L’Europe ne se passera pas des hydrocarbures russes

S'abonner
La Slovaquie compte signer d’ici fin octobre un contrat de livraison de pétrole jusqu’en 2029 avec la Russie. Il s’agit d’" une des priorités " du ministère slovaque de l’Economie. Selon la porte-parole de celui-ci Miriam Ziakova, le texte provisoire a déjà reçu l’approbation du gouvernement slovaque. Analyse de notre commentateur Piotr Iskenderov.

La Slovaquie compte signer d’ici fin octobre un contrat de livraison de pétrole jusqu’en 2029 avec la Russie. Il s’agit d’" une des priorités " du ministère slovaque de l’Economie. Selon la porte-parole de celui-ci Miriam Ziakova, le texte provisoire a déjà reçu l’approbation du gouvernement slovaque. Analyse de notre commentateur Piotr Iskenderov.

Le refus de l’Ukraine d’exécuter les contrats conclus avec la Russie en matière de livraison de gaz et les menaces sans équivoque de prélever une partie du gaz transitant par le territoire ukrainien et destiné aux consommateurs européens, risquent de conduire à un déficit important d’énergie en Europe. Cette situation a déjà eu des répercussions pour Slovensky Plynarensky Priemysel: le volume des livraisons du gaz ont notamment été divisés par deux.

Bratislava est pourtant contraint de céder à la pression de Bruxelles et d’accepter la livraison du gaz russe en flux inversé vers l’Ukraine. La Slovaquie est ainsi devenue en septembre le principal "donateur" énergétique de l’Ukraine alors qu’elle reçoit aujourd’hui deux fois moins de gaz qu’auparavant.
Voici un des paradoxes de la sécurité énergétique européenne qu’il conviendrait plutôt d’appeler un " chantage énergétique " de la part de Bruxelles. Ce n’est pas un hasard si la Hongrie a refusé d’être un " donateur " de l’Ukraine, en arrêtant les livraisons du gaz en flux inversé vers Kiev.

Conflit gazier russo-ukrainien >>

La forte dépendance énergétique entre l’Europe et de la Russie n’est pas au goût de nombreux géopoliticiens occidentaux qui continuent à penser dans des termes hérités de la guerre froide, fait remarquer le président du Fonds de sécurité énergétique nationale russe Konstantin Simonov.

" On aime dire en Occident que l’industrie du gaz et du pétrole russe est hautement politisée et ce, alors que la situation est plus grave dans de nombreux autres pays qui sont concurrents de la Russie dans le domaine énergétique. Il suffit de comparer la Russie et les pays d’Amérique Latine ou du Proche-Orient ! En Russie les sociétés étrangères n’ont pas de fondements particuliers à se plaindre. Nombreuses sont celles qui sont venues dans notre pays il y a plus d’une vingtaine d’années ".

Dans un avenir proche le secteur énergétique européen continuera à s’appuyer sur le gaz naturel russe qui, jusqu’en 2030, occupera une part importante dans la structure de l’équilibre énergétique de l’Europe, estime Tim Boersma de la Brookings Institution, un think tank américain basé à Washington. C’est aussi l’opinion du directeur de l’Institut de l’énergie nationale russe Sergueï Pravossoudov qui note un fort coût de revient chez les concurrents éventuels des producteurs de gaz russes.

" Le prix coûtant du gaz de schiste est plus élevé que celui du gaz traditionnel. Si l’on regarde les chiffres, ce prix est de 20 dollars environ pour le gaz traditionnel alors que pour les gaz de schiste il s’élève à près de 150 dollars. Il y a des sources d’énergie alternatives – énergie solaire et éolienne. Mais l’électricité produite à partir de cette énergie coûte beaucoup plus cher que celle qui est obtenue à partir du gaz. L’économie mondiale ne se porte pas bien en ce moment, les subventions sont en train de diminuer. Alors il n’y a pas lieu de parler d’une rapide croissance des sources d’énergie alternatives ".

L’Europe ne pourra donc pas se passer des hydrocarbures russes. Les Européens devraient en tenir compte.

La Voix de la Russie

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала