Les agriculteurs ukrainiens calculent les pertes liées à l’association avec l’UE

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Les agriculteurs ukrainiens seront les principales victimes de l’accord d’association avec l’UE signé par Kiev. Le premier importateur, la Russie, devra annuler toutes les facilités et travailler avec l’Ukraine aux conditions européennes. Quant aux Européens eux-mêmes, ils n’ont nullement besoin des produits agricoles ukrainiens. Le marché de l’UE est depuis longtemps saturé et il abonde déjà de ses propres denrées.

Les agriculteurs ukrainiens seront les principales victimes de l’accord d’association avec l’UE signé par Kiev. Le premier importateur, la Russie, devra annuler toutes les facilités et travailler avec l’Ukraine aux conditions européennes. Quant aux Européens eux-mêmes, ils n’ont nullement besoin des produits agricoles ukrainiens. Le marché de l’UE est depuis longtemps saturé et il abonde déjà de ses propres denrées.

Mais les partisans ukrainiens de l’intégration européenne continuent de nourrir les agriculteurs nationaux de promesses, négligeant leurs problèmes.

Cet automne, les agriculteurs ukrainiens sont réduits à calculer les pertes causées par l’accord d’association avec l’UE signé par les autorités. Bien que lors d’une première étape, l’Ukraine ait reçu ledit avantage asymétrique, les taxes restrictives ont été maintenues pour les produits européens alors que les pays de l’UE ont levé ce genre de restrictions et ouvert leurs marchés – il s’est avéré que personne n’a besoin en Europe de légumes, de fruits, de produits carnés et de produits laitiers ukrainiens. Voici l’avis de Boris Froumkine, chef du département des recherches agroalimentaires à l’Institut d’économie de l’Académie russe des sciences.

" L’Ukraine n’est pas du tout compétitive sur le marché occidental. Cette année, elle a un excédent de légumes et de fruits. En outre, le prix de revient des produits agricoles est plus élevé en Ukraine que dans les pays de l’UE. Il y a donc une double perte : d’une part, un marché sur lequel il est difficile de s’imposer et, d’autre part, les produits en provenance de l’UE sont moins chers. C’est pourquoi, pour une partie importante des agriculteurs les perspectives ne sont pas roses. "

Les céréales sont le seul produit agricole ukrainien qui soit plus ou moins compétitif en Europe. L’Ukraine est l’un des plus grands exportateurs de blé, de colza et de graines de tournesol. Cependant, il ne peut aucunement être question d’une montée de 20 à 30 % des exportations, comme l’ont déclaré les tenants de l’association avec l’UE. Le problème est qu’un système rigoureux de quotas est en vigueur au sein de l’UE, et que ces quotas sont fortement limités pour les pays ne faisant pas partie de l’Union. La tâche prioritaire des agriculteurs ukrainiens, celle de résister au flux d’importations bon marché et de qualité, est donc irréalisable, dit pour sa part Konstantin Lyssenko, rédacteur en chef du magazine Agrarnoé Obozrenie (Revue agricole).

" Il leur est impossible de tenir tête aux importations européennes. L’UE les invite chez elle mais non pour acheter des produits ukrainiens en quantités illimitées. Pour l’Europe, l’Ukraine est surtout un débouché énorme. Les terres ukrainiennes intéressent aussi les fermiers européens. Mais je me garderais de dire que les Européens attendent que l’Ukraine les approvisionne en lard. "

Les experts mettent l’accent sur les pertes qui seront causées aux agriculteurs ukrainiens par le brusque changement d’orientation de l’intégration économique. L’année dernière, l’Ukraine a livré à la Russie des produits agricoles pour 3 milliards de roubles. Après avoir signé l’accord avec l’UE, les agriculteurs ukrainiens ont de fait perdu le marché russe mais aussi celui de l’Union douanière et de toute la CEI. Quant à la Russie, les importations de produits ukrainiens ne sont pas vitales pour elle.

 

La Voix de la Russie

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