Ashraf Ghani Ahmadzai sera président de l’Afghanistan, a annoncé dans la soirée du 21 septembre le chef de la Commission électorale indépendante Ahmad Youssouf Nouristani.
Le rival d’Ahmadzai Abdullah Abdullah ou Dr Abdullah sera chef de l'exécutif ce qui équivaut au poste de premier ministre par intérim. Le chef de la Commission électorale a pris la parole plusieurs heures après la signature par les deux leaders de l’accord sur la délimitation des prérogatives dans le futur gouvernement d’unité nationale.
Les événements de dimanche signifient l’achèvement de la crise politique surgie le 14 juin lorsque s’est déroulé le second tour des présidentielles. Abdullah Abdullah ayant détenu le leadership au premier et au second tour s’est classé deuxième ayant accusé l’équipe d’Ashraf Ghani Ahmadzai de falsifications. Ahmadzai a adressé à son rival des accusations analogues. Les candidats ont accepté l’audit indépendant des bulletins qui s’est terminé ces derniers jours.
Les résultats de l’audit ont suscité, à leur tour, les débats. Les représentants d’un des candidats ont déclaré il y a plusieurs jours, alors que l’audit touchait à sa fin, qu’ils ignoraient toujours l'origine de l'apparition d'un million de bulletins " superflus ". Les deux politiques ont eu de multiples entretiens sur le bilan du vote et ont fini par accepter un compromis. Or, il a été difficile d’en concrétiser les clauses.
" C’est une idée de longue date d’Abdullah - refléter dans la Constitution de l’Afghanistan le passage de la république présidentielle à la république parlementaire. Qui plus est, Abdullah s’est prononcé en faveur de la fédéralisation de l’Afghanistan … Or, une grande partie de la classe politique du pays ne soutiennent pas de telles réformes ", explique Nikita Mendkovitch, expert du Centre d’étude de l’Afghanistan contemporain.
Les candidats ont fini par s’entendre à ce sujet. Le numéro deux convoquera les séances hebdomadaires mais le président demeurera chef nominal du gouvernement. En ce qui concerne les nominations aux postes clés, les membres des équipes des deux leaders devront être représentés dans la même mesure dans l’administration des structures liées à l’économie et à la sécurité.
Il est convenu de convoquer dans deux ans la Conférence nationale des doyens ou la Loya Jirga qui examinera l’institution du poste de premier ministre. Il faudra réviser à ces fins la Constitution ce qui doit être approuvé par les députés de la Loya Jirga. Si cela se produit, le numéro deux deviendra authentique premier ministre. Cependant, Ashraf Ghani Ahmadzai assure que l’Afghanistan demeurera une république présidentielle.
