L'OTAN: "Pourvu que les freins ne lâchent pas"

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Cette phrase prononcée par la chancelière allemande Angela Merkel au cours de sa visite à Riga le 18 août, sont commentés par les médias allemands mais aussi européens.

Cette phrase prononcée par la chancelière allemande Angela Merkel au cours de sa visite à Riga le 18 août, sont commentés par les médias allemands mais aussi européens.

Lors d’un entretien avec la première ministre lettonne Laimdota Straujuma la chancelière a assuré son interlocutrice que l’Allemagne soutiendrait la Lettonie face aux menaces résultant de la crise ukrainienne.

Merkel a affirmé qu'elle comprenait l’inquiétude des habitants de la Lettonie et des autres pays baltes ainsi que ceux de la Pologne, provoquée par l’aggravation de la situation autour de l’Ukraine.

L'abondance de termes militaires et le ton assez sec de Merkel qui préfère en général un lexique plus modéré, ne semblent pas trop surprendre si l’on se rappelle les déclarations de ces derniers temps dans lesquelles les Etats membres de l’OTAN évoquent de plus en plus fréquemment la menace venant de l’est et accusent de plus en plus ouvertement la Russie de nourrir des intentions agressives.

Ce sont d’ailleurs le secrétaire général de l’Alliance atlantique en personne Anders Fogh Rasmussen et le commandant en chef des forces de l’OTAN en Europe, général Philip Breedlove, qui ont donné un exemple de la façon de s’exprimer "comme il se doit" à propos de la Russie. Dans un article paru dans le Wall Street Journal signé Rasmussen-Breedlove et intitulé "Une OTAN pour un monde dangereux" les deux hommes forts de l’organisation tranchent la question: "L’agression russe a mis en évidence une chose. Nous avons besoin d’une alliance qui est plus adéquate, plus rapide et plus flexible", dit le sous-titre.

La conclusion à laquelle arrivent M. Rasmussen et le général Breedlove va de soi: "Nous devons faire les bons choix pour l’OTAN: veiller à ce que l’Alliance reste prête, vaille et soit capable de protéger presqu’un milliard de nos citoyens. C’est notre objectif numéro un au sommet au pays de Galles et nous restons unis dans notre résolution. Nous allons envoyer un message sans ambiguïté: aujourd’hui et dans l’avenir l’OTAN, c’est un pour tous, tous pour un".

Il est certes très beau ce slogan des mousquetaires d’Alexandre Dumas mais il y a un mais: est-ce que cet objectif est celui qui sera proclamé "objectif numéro un" au sommet au pays de Galles? L’Alliance atlantique a parfaitement conscience du fait que la Russie ne présente pas de danger pour le bloc, a récemment expliqué le représentant permanent russe auprès de l’OTAN Alexandre Grouchko. Selon lui, l’Alliance essaye en réalité de régler ses problèmes internes en démontrant qu’elle est nécessaire et en obtenant une augmentation des financements. L’OTAN finira quand-même par reconnaître qu’une consolidation face la prétendue menace russe n’a pas d’avenir, est convaincu M. Grouchko. Conviction partagée par l’expert militaire, chef de la rédaction des nouvelles militaires à l’agence d’information russe ITAR-TASS Viktor Litovkine.

"Je pense qu’avec le temps les choses vont se calmer et que nous pourrons rétablir nos relations. Mais cela dépendra avant tout de l’OTAN. Elle finira par se tourner vers la Russie. Parce qu’il y a l’Afghanistan où restent des troupes, il y a la Méditerranée, il y a la lutte anti-piraterie, il y a le problème des armes chimiques. C’est-à-dire qu’il y a encore pas mal de problèmes que l’OTAN devra bon gré mal gré régler en collaboration avec notre pays".

Certains pensent pourtant que l’Alliance atlantique ne fera que continuer sur la même lancée antirusse. Est-ce qu’elle saura donner à temps un coup de frein?

La Voix de la Russie

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