Zone euro: les maux et les remèdes

© Flickr / André P. Meyer-VitaliZone euro: les maux et les remèdes
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La croissance du PIB dans la zone euro s’est arrêtée: pour la première fois depuis 2012 l’économie allemande – le grand moteur de l’UE – a enregistré une baisse de 0,2 %.

Les données sur l’état de l’économie des pays de la zone euro dans le deuxième trimestre de cette année, publiées par l’agence Eurostat, constituent l’un des principaux thèmes débattus par les média européens. La croissance du PIB dans la zone euro s’est arrêtée: pour la première fois depuis 2012 l’économie allemande – le grand moteur de l’UE – a enregistré une baisse de 0,2 %.

Comme le remarquent, en particulier, des experts du Times, en plus de la "périphérie à problèmes de l’Europe", le ralentissement des rythmes de croissance s’est produit cette fois aussi en son centre. L’économie française, par exemple, n’a  même pas atteint même le modeste indicateur pronostiqué par des analystes, prédisant une croissance du PIB de 0,1 %. L’absence de croissance est, d’ailleurs, enregistrée pour le deuxième trimestre de suite. Le ministre de l’Economie Michel Sapin a appelé les Français dans un article publié dans le journal Le Monde à reconnaître les réalités et " à ne pas fonder leurs espoirs sur ce qui n’existe pas ". L’Italie, troisième économie de la zone euro, a renoué avec la récession au début d’août. Dans le premier trimestre son PIB a diminué de 0,1%, dans le second – de 0,2%. La baisse est encore plus importante dans les économies polonaise, tchèque et hongroise.

Ces derniers, constatent les experts, ont souffert plus que d’autres à cause des sanctions imposées à la Russie par Bruxelles et des mesures de rétorsion de Moscou. En somme, selon les analystes de l’agence américaine "Bloomberg", c’est précisément "l’échange de coups" dans la sphère commerciale qui a provoqué essentiellement la récession généralisée dans l’économie de la zone euro.

Le commissaire européen pour l’emploi et la politique sociale László Andor a critiqué la politique de plusieurs pays dans la sphère de la rémunération du travail. D’après lui, en Allemagne, notamment, la hausse des salaires retarde sur la croissance de la production, et dans d’autres, au contraire, elle la devance. Comme l’a noté le commissaire européen, en Allemagne, durant plus de dix ans, les rythmes de hausse des salaires ont retardé visiblement sur ceux de la production. Cette situation appelle un changement, est-il convaincu.

A part cela, l’Allemagne doit, selon M. Andor, augmenter substantiellement l’importance des investissements, encourager la demande des consommateurs et équilibrer sa balance commerciale, qui par son " orientation vers les exportations " contient l’essor de ses voisins européens. Une responsabilité particulière incombe à l’Allemagne, à son titre de plus grande économie d’Europe. Aussi, dit-il, du point de vue de la Commission européenne, Berlin doit revoir sa politique financière, avant tout dans la sphère salariale.

M. Andor a suggéré qu’en plus de la fixation de limites du déficit budgétaire et du taux d’inflation l’UE devait établir des standards uniques en matière de taux de chômage, de niveau des revenus, de degré de la pauvreté et de différenciation sociale. Evoquant la stratégie en vue de surmonter la crise de l’endettement dans les pays de la zone euro, il a qualifié d'erronée la politique de réduction du montant des salaires dans les pays à problèmes, parce que cela accentue la tension sociale. Les recettes de László Andor peuvent-elles servir la cause du redressement de la situation? De l’avis de Vladislav Belov, en charge de la section des pays et des régions à l’Institut russe de l’Europe, en Allemagne, par exemple, le salaire minimum qui sera instauré à partir de l’année prochaine peut jouer un rôle positif.

"On a en vue l’introduction à partir du 1er janvier 2015 d’un taux minimum de salaire au niveau de 8,50 € l’heure, aux termes de l’accord de coalition datant de 2013, — dit M. Belov. Suivant certains calculs, dans quelques secteurs de la sphère des services, cette somme est une limite de compétitivité."

Ces derniers jours, écrit la presse, des discussions sont menées au sujet de l’avenir de la zone euro dans l’équipe du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, dont la candidature a été approuvée par les dirigeants de l’UE, mais n’a pas encore été entérinée par le Parlement européen. La grande question est sans doute de savoir si les leaders de l’Europe unie ont l’intention de continuer de scier avec les sanctions antirusses la "branche commerciale" sur laquelle l’économie de la zone euro est assise.

La Voix de la Russie

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