Blocage par Kiev du transit de gaz russe: du pur masochisme

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Le premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk dont la démission avait été rejetée par la Rada a annoncé la semaine dernière que Kiev allait suspendre le transit du gaz destiné aux consommateurs européens en guise de sanctions contre Moscou.

Le premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk dont la démission avait été rejetée par la Rada a annoncé la semaine dernière que Kiev allait suspendre le transit du gaz destiné aux consommateurs européens en guise de sanctions contre Moscou.

Ce faisant, l’Ukraine ne se rend pas compte qu’au lieu de sanctionner Moscou, elle s’en prend à ses alliés européens qui constituent sa seule ressource.

Se couper d’une nouvelle source de revenus alors que l’Ukraine ne survit que grâce aux crédits de l’UE et du FMI, semble défier toute logique. En effet, l’Ukraine perdra rien que cette année plus de 7 milliards de dollars en raison de la réduction des échanges avec la Russie. Les analystes évaluent à 4 milliards de dollars annuellement les pertes qu’elle subirait en fermant le transit par son territoire. Kiev attend de ses nouveaux partenaires européens auxquels il se propose justement de couper le gaz qu’ils lui compensent ses pertes et l’aident à s’approvisionner en gaz. En ce qui concerne le gaz destiné à l’Ukraine, après le refus de payer les dettes pour le gaz déjà livré, Gazprom a imposé à Kiev le système de prépaiement. Les parties ont saisi la Cour d’arbitrage de Stockholm du problème de la dette ukrainienne. Le commissaire européen à l’énergie Günther Oettinger, médiateur aux négociations gazières russo-ukrainiennes, avait plus d’une fois souligné qu’il fallait trouver un compromis avant l’hiver, faute de quoi les sites de stockage souterrains ukrainiens ne seraient pas remplis, l’Europe serait à nouveau exposée à une pénurie de gaz.

Entre-temps, l’Ukraine surveille jalousement ce qu’il en est du gazoduc South Stream que Gazprom construit en Europe pour diversifier les livraisons de gaz et les rendre indépendantes des intermédiaires. Le gazoduc contournera l’Ukraine, si bien que l’Europe ne sera plus à la merci de Kiev pour une bagatelle de 60 milliards de m3 de gaz transitant annuellement par le territoire ukrainien.

" Le gazoduc Nord Stream avait, certes, réduit la dépendance vis-à-vis du transit ukrainien des pays importateurs de gaz russe. Environ 50 % du gaz russe transite actuellement par l’Ukraine contre 80 % et même plus par le passé. Par conséquent, l’Ukraine est en train de perdre son rôle de transitaire incontournable et les projets comme South Stream sont appelés à réduire encore plus cette dépendance. Il existe également des itinéraires alternatifs de transport de gaz qui ne passent pas par l’Ukraine, comme le gazoduc Iamal et d’autres encore ", souligne Arno Behrens, expert du Centre d’études de politique européenne à Bruxelles.

Pourtant, le gazoduc South Stream connaît des difficultés en ce moment parce que la Commission Européenne essaie de bloquer le projet en arguant du fait qu’il n’est pas conforme aux règles du troisième paquet énergie interdisant aux sociétés productrices de gaz d’être propriétaires des gazoducs de grand diamètre en Europe. Ces chicaneries freinent les travaux de construction. A court terme, cela risque de provoquer des ruptures de transport d’hydrocarbures par l’Ukraine et le prix du baril pourrait en moyenne augmenter de 10 dollars pour les consommateurs européens et que les livraisons de gaz dépendront directement des délais de réalisation du projet South Stream. Dans ce cas, ce sont les pays d’Europe de l’Est comme la Bulgarie, la Slovaquie, la Tchéquie et la Hongrie qui seront les plus exposés. L’Autriche et l’Italie ne seront pas épargnées non plus. Par conséquent, la démarche de Kiev s’assimile à des sanctions contre ces pays européens.

De nombreux pays importateurs d’hydrocarbures sont persuadés que l’Europe doit se sécuriser et réduire sa dépendance envers le pays transitaire. Gerhard Roiss, PDG du consortium pétro gazier autrichien OMV, a fait remarquer que la confrontation entre l’Occident et la Russie sur fond de situation en Ukraine, ne remettra pas en question la construction du gazoduc. Il faut maintenant en convaincre Bruxelles.

La Voix de la Russie

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