Le crash du MH17 en Ukraine ou le spectre d'un nouveau Sarajevo

© Photo Collection privée du musée des Cheremetiev (Kiev)Sébastopol. Première guerre mondiale (28 juillet 1914 - 11 novembre 1918)
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Le 1er août 1914 l’Allemagne a déclaré la guerre à la Russie. La Première guerre mondiale a commencé. Elle est appelée « Grande guerre » en Europe qui veille sur les derniers vétérans de cette conflagration. Mais c’est la Russie qui a subi les plus grandes pertes dans cette guerre avec plus de 2 300 000 tués et blessés.

Le 1er août 1914 l’Allemagne a déclaré la guerre à la Russie. La Première guerre mondiale a commencé. Elle est appelée « Grande guerre » en Europe qui veille sur les derniers vétérans de cette conflagration. Mais c’est la Russie qui a subi les plus grandes pertes dans cette guerre avec plus de 2 300 000 tués et blessés.

Pourquoi cette guerre et quels enseignements les politiques contemporains retirent de ces événements vieux de cent ans ? L'historien slovaque Martin Drobňák, directeur de recherche à l’Université Šafárika à Košice, répond aux questions de La Voix de la Russie :

Martin Drobňák : "L’assassinant de l’archiduc d’Autriche François-Ferdinand à Sarajevo n’était que le détonateur, le prétexte formel pour déclencher une guerre inévitable à l’aube du XX siècle."

La Voix de la Russie : Si l’on fait abstraction des appréciations officielles, qui a, selon vous, gagné et perdu cette guerre ?

Martin Drobňák : "On peut beaucoup en parler. Mais en ce qui concerne le plus grand perdant, c’est bien sûr l'homme ordinaire qui a été forcé de quitter sa famille et d'aller combattre sur des champs de bataille, qui a perdu sa santé voire sa vie. Les Russes, les Autrichiens, les Allemands, les Hongrois, les Français, les Slovaques, les Tchèques, ils ont tous perdu. Bref, toute une génération jetée dans ce massacre, a perdu. Quant au bilan politique, c’est autre chose. Des empires entiers se sont effondrés – empire austro-hongrois, empire ottoman – de nombreux Etats se sont retrouvés au bord de la faillite économique, la Russie s’est trouvée dans le feu d’une guerre civile, la Hongrie a perdu une partie de son territoire. Les Tchèques et les Slovaques ont en revanche enfin obtenu leur propre Etat. Le mécontentement provoqué par le traité de paix de Versailles et une violente crise financière a préparé le terrain à l’apparition de toutes sortes d' « isme » : communisme, nazisme, fascisme. Des régimes dictatoriaux ont été instaurés en Allemagne et en Italie. Bref, les origines de la Seconde guerre mondiale remontent à ce jour tragique du 1er août 1914.

LVdlR : Quelle est la principale leçon de la Grande guerre pour  les politiques contemporains ?

Martin Drobňák : "On a parfois l’impression que ceux-ci n’ont tiré de leçons ni de la Première, ni de la Seconde guerre mondiale. Alors qu’ils auraient dû tirer la principale leçon de ce passé amer, à savoir que la diplomatie est le seul moyen efficace pour résoudre un conflit même le plus violent. Et de nouveau périssent les soldats, les femmes, enfants, personnes âgés innocents… Je parle de la guerre dans l’est de l’Ukraine."

LVdlR : Le Boeing malaisien abattu dans cette région a provoqué une confrontation sans précédent entre l’Occident et la Russie. On évoque même la probabilité d’une grande guerre le crash de l’avion, une espèce d’« attentat de Sarajevo »…

Martin Drobňák : "C’est une probabilité horrible ! Il faut à tout prix arrêter l'escalade du conflit, mettre immédiatement fin à des combats là il y a une effusion du sang. J’espère qu’on réussira à le faire. Toutes les guerres n’ont jamais apporté que les souffrances et le malheur."

Propos recueillis par Gaïané Khanova

La Voix de la Russie

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