Le Japon a joué trop longtemps aux sanctions antirusses

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Le Japon a exprimé sa volonté d'étendre les sanctions envers la Russie, en rendant Moscou responsable de l’absence du progrès dans la désescalade de la situation en Ukraine. Cette décision du gouvernement japonais a déjà été applaudie par Washington. Mais les Japonais, devraient-ils se réjouir ?

Le Japon a exprimé sa volonté d'étendre les sanctions envers la Russie, en rendant Moscou responsable de l’absence du progrès dans la désescalade de la situation en Ukraine. Cette décision du gouvernement japonais a déjà été applaudie par Washington. Mais les Japonais, devraient-ils se réjouir ?

Il y a quelques mois, Tokyo avait soutenu la décision de ses partenaires du G7 concernant l’introduction des sanctions envers la Russie suite à " l’annexion de la Crimée ". Moscou a réagi calmement à cette décision. Les experts russes parlaient de la compréhension de la part du Kremlin, qui essayé de se mettre à la place du Japon, obligé, du moins formellement, de soutenir les sanctions à cause des obligations que le pays du Soleil levant a envers les Etats-Unis et ses autres partenaires occidentaux. Les analystes assuraient que les sanctions ne se reflèteront sur la coopération réelle entre les pays, qui est avantageuse à la fois pour la Russie et pour le Japon.

Mais déjà à ce moment-là, on pouvait accuser les hommes politiques japonais d’incapacité et de refus de voir l'artificialité et l'absurdité des raisons des sanctions japonais. La soi-disant " annexion de la Crimée " n’existait que dans les esprits des hommes politiques américains, irrités par l'effondrement de leurs projets de transformer la presqu’île en une base militaire américaine, chassant de cette région la flotte russe à l’aide du gouvernement fantoche de Kiev. En réalité, la population de la Crimée a exprimé sa volonté, craignant l’arrivée des nazis au pouvoir à Kiev. Les habitants de Crimée ont souhaité de revenir sous la protection de la Russie.

Le nouveau prétexte pour les sanctions, auxquelles le Japon a l’intention de se joindre, n’est pas moins absurde. La Russie est désormais accusée d’inaction et du manque de volonté pour désamorcer le conflit en Ukraine. Selon les pays occidentaux, la Russie n’influe pas sur les " rebelles " du Sud-Est d’Ukraine, et ce qui est d’autant plus révoltant – elle n’arrête pas de leur fournir des armes.
Cependant il faut se rappeler que ce n’est pas la Russie qui a commencé les actions militaires dans cette région, et ce ne sont pas les membres de la milice militaire du Sud-Est de l’Ukraine. Ce sont des groupes armés, recrutés principalement à partir des criminels nazis, qui ont commencé le conflit. Ces personnes que Kiev et Washington traite de " séparatistes " et de " terroristes " sont en réalité des habitants du Sud-Est d’Ukraine qui ont pris les armes pour protéger leurs maisons des troupes armées ukrainiennes qui pilonnent les quartiers avec des lance-roquettes et lancent des bombes au phosphore à partir des avions qui survolent les zones où réside la population civile.

Moscou ne peut pas appeler la milice populaire à déposer les armes. Dans le meilleur des cas, ils ignoreront ces appels, et dans le pire, ils répondront à la Russie par des insultes. Aucun pays n’a pu fournir des preuves que la Russie fournit des armes aux membres de la milice populaire. C’est l’armée ukrainienne qui le fait : tous les chars, les canons, les lance-roquettes et les véhicules militaires dont disposent les forces armées du Sud-Est d’Ukraine ont été confisqués aux militaires ukrainiens, qui n’ont pas d’expérience, ni de volonté de combattre.

Telle est la réalité. Mais les hommes politiques japonais, en soutenant une nouvelle vague de sanctions antirusses, ne veulent pas accepter la vérité. Ils préfèrent croire les mensonges sur ce qui se passe en Ukraine, formulés par le gouvernement américain et retransmis par les médias contrôlés par Washington. Et l’argument que les " rebelles pro-russes " empêchent les experts internationaux de travailler sur le lieu du crash du Boeing malaisien fait également partie de cette rhétorique mensongère.

Tokyo a été félicité par Washington pour sa position dans cette situation. Mais il est encore tôt de s’en réjouir. Car on ne peut pas se réjouir du manque de liberté des hommes politiques japonais et de leur dépendance vis-à-vis des Etats-Unis. Pire encore, la volonté de Tokyo de suivre le cours de la politique étrangère des Etats-Unis risque de jouer un mauvais tour au Japon. Car cela mène à la confrontation, et non seulement avec la Russie, mais aussi avec d’autres pays: la Chine, l’Inde et le Brésil, qui forment tous ensemble un " monde nouveau ". A cet ensemble s’ajoutent des dizaines de pays, fatigués du diktat des Etats-Unis à l’échelle internationale. Le Japon aurait pu trouver sa place dans ce nouveau monde, si le pays du Soleil levant avait fait preuve de plus de lucidité et d’indépendance.

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