La visite de deux jours à Moscou du Premier ministre serbe Aleksandar Vucic est une percée. Les parties ont pu régler tous les litiges concernant la participation de la Serbie au projet South Stream, et le Premier ministre serbe a souligné que son pays était intéressé à développer la coopération avec la Russie. Piotr Iskenderov développe ce sujet.
Naturellement, le bilan principal des négociations de Vucic à Moscou, c’est le règlement des litiges liés à la participation de la Serbie à la construction du gazoduc South Stream. Le 8 juillet, la compagnie South Stream Serbia AG et la compagnie russe Centrgaz ont signé à Belgrade un contrat sur la construction d’un volet magistral du gazoduc sur le territoire serbe pour un montant de 2,1 milliards d’euros. Donc, dans les relations russo-serbes, des questions politiques et économiques sont mêlées – a noté dans l’entretien avec l’agence Rossyia Segodnya l’expert du Centre de la crise balkanique moderne Anna Filimonova :
« Les intérêts économiques de la Russie et de la Serbie seront protégés. Il s’agit d’un projet de portée globale. Non seulement il est important pour la partie serbe, mais il profite au renforcement des positions russes au sens large. »
La Commission Européenne exerce une grande pression sur les membres du projet South Stream afin qu’ils renoncent à sa réalisation. Mais cette position, faible du point de vue juridique (les accords intergouvernementaux sur le South Stream étant conclus avant l’entrée en vigueur du Troisième paquet énergétique), est économiquement défavorable. Les Européens n’ont rien pour remplacer les ressources énergétiques russes, a rappelé le chef du Fonds de sécurité énergétique nationale Constantin Simonov :
« La Russie est un acteur crucial sur le marché mondial des hydrocarbures, bien que l’Arabie Saoudite ait devancé notre pays par la production du pétrole, et les Etats-Unis – par celle du gaz. Mais en gros, par le volume des exportations, par le rôle sur le marché, la Russie est un acteur important. »
La coopération russo-serbe a une dimension paneuropéenne, et pas seulement en matière d’énergie. Le chef du ministère des situations d’urgence de Russie Vladimir Poutchkov a invité l’UE à créer un système global de résistance aux situations d’urgence sur la base de l’expérience russe et d’utiliser plus largement le potentiel du centre humanitaire russo-serbe dans la ville de Niche.
