Le référendum sur l'Otan relève de la fiction politique ukrainienne, selon l'analyste du Centre de coordination Nouvelle Russie Dmitri Dzygovbrodski :
« Il faut bien comprendre que les pays voulant adhérer à l'Otan doivent accepter une série de procédures obligatoires. Il n’y a pas d’exceptions. En premier lieu, les pays ne doivent pas être le théâtre de litiges territoriaux et de conflits intérieurs. Mais en Ukraine, la guerre civile fait rage. L'opération punitive dans le sud-est se prolonge, les hôpitaux sont remplis de blessés. Les autorités de Kiev n’hésitent pas à pilonner des villes paisibles. »
Le nouveau président de l'Ukraine s’est prononcé contre le référendum à la veille des élections du 25 mai. Non parce qu’il est contre la participation de Kiev à l'OTAN. Le problème est que la majorité écrasante de la population de l'Ukraine rejetait cette idée jusqu'à présent. Piotr Porochenko a déclaré un mois avant la date prévue pour le référendum qu'une telle consultation populaire « briserait le pays », et que son résultat négatif « verrouillerait la question » pour de longues années.
Ce que Porochenko ne veut pas. Il espère qu’au sommet de l'Otan des 4-5 septembre en Grande-Bretagne, on proposera à Kiev le Plan d’actions pour l’adhésion à l'alliance.
L'adhésion ou "les fiançailles" de l'Ukraine avec l'Otan, c’est une partie du grand jeu géopolitique mené par les États-Unis, selon Bogdan Bezpalko, directeur adjoint du Centre d'études ukrainiennes et biélorusses de l'Université d'Etat Lomonosov de Moscou. L'appartenance à l'Otan n’est pas un but en soi. La tâche principale est d’arracher l'Ukraine à la Russie et de brouiller la Russie et l'Europe.
« Le groupe qui a usurpé le pouvoir à Kiev a reçu pour consigne de commencer les hostilités actives contre la Russie. Ses sponsors transatlantiques l’y poussent par tous les moyens. L'élite ukrainienne actuelle en a besoin parce qu'elle n’a pas le choix. Par le terme « hostilités actives », j’entends non seulement les actions militaires, mais aussi la confrontation (avec la Russie) à tous les niveaux de la vie politique. »
L'Ukraine, dit Bogdan Bezpalko, est transformée en une sorte de «Quatrième Reich» qui, tôt ou tard, sera entraîné dans l'Otan et « transformé en bélier pour frapper la Russie ».
D’après les estimations des experts ukrainiens, l'adhésion au bloc mettra fin aux échanges économiques avec la Russie et ruinera entièrement tout le complexe militaro-industriel du pays. Le préjudice économique annuel est estimé à 5 - 7 milliards de dollars.
