Bruxelles aime les nazis baltes

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Un entretien avec Philippe Migault, un expert de la problématique militaire de l’IRIS, qui commente le déploiement militaire otanien dans la région de la mer Baltique.

Un entretien avec Philippe Migault, un expert de la problématique militaire de l’IRIS, qui commente le déploiement militaire otanien dans la région de la mer Baltique.

La Voix de la Russie. Est-ce que les manœuvres de l’OTAN sont en corrélation avec les événements ukrainiens?

Philippe Migaut. Cela me semble évident! Ces manœuvres « Steadfast Javelin » très clairement sont présentées par l’organisation du traité atlantique elle-même comme étant un exercice visant à démontrer la capacité de réaction de l’Alliance Atlantique dans les pays Baltes en cas d’attaque contre les pays Baltes. Donc il suffit de regarder une carte: toutes les frontières des pays Baltes sont soit tournées vers l’Union Européenne soit vers la Russie. Donc à part une agression de la Russie, on voit mal qui pourrait attaquer les pays Baltes. Cet exercice peut être considéré comme une mise en garde vis-à-vis de la Russie.

LVdlR. Est-ce que les Russes ont manifesté une attitude agressive par rapport aux pays Baltes ces derniers temps?

Philippe Migaut. Non, ce n’est pas mon sentiment du tout! Tout d’abord, contrairement à ce que l’on a pu dire sur ce qui se passait à la frontière ukrainienne, il n’y a pas de concentration de troupes inhabituelle à la frontière avec les pays Baltes. Il n’y a pas eu d’incidents ces derniers temps entre les forces russes et les forces des Etats baltes.

Très clairement je pense que l’on est davantage devant une crainte largement infondée des Baltes plutôt que sur des faits confirmés.

LVdlR. Est-ce que l’on peut considérer que la présence de l’OTAN garantit la continuité de flux du gaz transitant par les pays Baltes en direction de l’Europe?

Philippe Migaut. Je ne pense pas. Je ne suis pas du tout sur cette ligne-là! Je pense d’abord, si l’on regarde bien, depuis le début de cette crise ukrainienne, jamais à aucun moment il n’a été question de la part de la Russie, d’interrompre la livraison de gaz à destination de l’UE. Et il n’a jamais été question pour l’UE d’interrompre le trafic du commerce de gaz avec la Russie. Il n’a jamais été question de sanctions de ce point de vue-là. Personne n’en a parlé et personne ne le prendrait au sérieux. La deuxième chose est que cette liaison directe baltique est déjà &assurée par le gazoduc Northstream. Donc on pourrait se passer complétement des pays baltes si nous le désirions. Que ce soit au Nord ou au Sud, la Russie a donné un certain nombre de garanties d’approvisionnement direct à l’UE qui sont de nature à sécuriser ces clients.

Je pense que pour ces manœuvres dans les Etats Baltes, on est en train de montrer ses muscles et faire de la gesticulation. Je ne pense pas qu’il faille y voir une corrélation avec quelconque géopolitique des tubes. A mon avis ce n’est pas le cas!

Commentaire de l’Auteur. L’affaire ukrainienne et la Russie servent de jalons à ceux qui veulent se repérer dans une Europe instable par excellence et qui serait sur le point de chavirer. Les élections européennes commencent, mais la vraie question du devenir européen qui hante les esprits des politiques est celle des relations des Européens avec leurs voisins russes. Si l’Amérique a deux continents à sa disposition, en se privant de la Russie le Vieux Monde peut devenir l’orphelin d’un conte de fées à l’envers. Ce qui veut dire que du jour au lendemain, l’Europe va se retrouver enfermée sur le même continent avec un ours sorti de sa tanière et parfaitement sur le qui-vive; En plus l’Occident n’aura plus de marché pour faire écouler ses propres stocks de marchandises. Angela Merkel et François Hollande, ce couple franco-germanique infernal, entendent bien précipiter l’UE dans une aventure aussi inutile que dangereuse au nom du capital américain qui tirera toujours son épingle du jeu. La sagesse de Poutine n’est pas infinie et il l’a fait bien comprendre en répondant aux manoeuvres de l’OTAN par la conclusion d’un contrat gazier négocié depuis plusieurs décennies avec la Chine. Le message est on ne peut pas plus clair, à savoir: «Continuez à fourbir vos armes, amis Européens! La Russie est lasse de vos menées sans queue ni tête et elle peut bien s’accommoder de travailler avec une Asie pragmatique dans le cadre de son espace souverain. » C’est maintenant aux Européens de réfléchir comment ils vont s’en sortir. La Russie n’a que faire de leurs menaces, leurs sanctions et leurs diatribes sans fin.

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