Présidentielle afghane : la burlesque mission d’observation occidentale

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Les observateurs russes ont remarqué l’absence de leurs collègues occidentaux bien rémunérés aux récentes élections présidentielles en Afghanistan.

Les observateurs russes ont remarqué l’absence de leurs collègues occidentaux bien rémunérés aux récentes élections présidentielles en Afghanistan.

Dans ce pays comme ailleurs, la mission d'évaluation du déroulement des élections a été confiée aux membres de structures spécialisées de grandes organisations internationales. Plus particulièrement au Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme de l'APCE (BIDDH).

Fin mars, ce bureau a refusé d'incorporer un candidat russe dans le groupe chargé d’assister à l'organisation des élections présidentielles et municipales du 5 avril en Afghanistan. Le ministère des Affaires étrangères de Russie a alors déclaré que de telles décisions torpillaient la confiance envers le travail de cette institution de l'APCE. Les événements ultérieurs ont démontré qu'il n'y avait, de fait, rien à torpiller.

Une délégation de la Commission électorale centrale de Russie a quand même assisté à ces élections. Elle s’est rendue en Afghanistan tout à fait officiellement, sur l'invitation de la Commission électorale indépendante de ce pays. Ici, plusieurs surprises l'attendaient. La Russie a été l'unique pays à avoir envoyé une délégation nationale. Les représentants russes n'ont pas rencontré d'autres observateurs nationaux des pays occidentaux. L'unique représentant de l'Occident qu'ils ont rencontré dans un bureau de vote était un envoyé du Financial Times. Et les autres, où étaient-ils ?

La plupart des pays occidentaux et des organisations internationales ont préféré se fier à des observateurs locaux représentant des candidats et diverses associations sociales, et cela bien que la situation ait été calme pendant les élections. Ces observateurs locaux étaient au total un quart de million. Quant aux 170 observateurs internationaux, c'étaient dans leur quasi-totalité des employés des ambassades. Plus encore, selon l'émissaire du Secrétaire général de l'ONU en Afghanistan et le chef de la mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) Jan Kubis la majorité d'entre eux observait le processus électoral sans quitter leur bureau bien protégé et isolé du monde extérieur. Les apparences n'ont pas été respectées. Mais on peut comprendre les diplomates : à l'opposé du BIDDH, l'observation des élections n'entre pas dans leurs fonctions.

Le BIDDH, dont le personnel touche des surplus faramineux pour son travail dans cette zone à risque, a procédé comme les autres organisations internationales similaires : avant le début des élections, il a évacué ses représentants de l'Afghanistan vers la Turquie. Quatre employés du BIDDH seulement sont revenus à Kaboul pendant les élections ! Les vraies raisons pour lesquelles des Russes n'ont pas été inclus sont apparues évidentes : le bureau ne veut tout simplement pas dévoiler aux étrangers les secrets liés à ces rémunérations élevées sans s'exposer au danger.

Le Forum pour les élections libres et honnêtes et l'Institut démocratique national, deux organisations financées par les Etats-Unis, tout comme les observateurs du Foreign Office britannique, se sont contentés des services de représentants locaux. Ainsi, l'Occident a reconnu les élections locales comme démocratiques en se basant sur les témoignages de volontaires afghans. Il n'est pas étonnant que le BIDDH considère toutes les élections récentes en Afghanistan comme démocratiques. A commencer par la désignation en 2001 de Hamid Karzai au poste de président par intérim par un groupe de personnes réuni aux environs de Bonn, tandis que Berhanuddin Rabbani restait président légitime aux yeux de la communauté internationale. Plus encore, seul l'Occident avait considéré la réélection qui avait suivi comme honnête.

Cette fois, le 7 avril, le Secrétaire général de l'ONU a déclaré que les élections de 2014 « avaient marqué un important pas en avant vers la transition démocratique du pouvoir en Afghanistan ». Les Afghans se sont en effet rendus aux urnes en dépit des menaces des talibans. Le nouveau président offre des espoirs nouveaux. Ces espoirs auraient été plus fondés si les nouveaux amis européens de l'Afghanistan avaient été présents dans les bureaux de vote. Mais cela ne s’est pas produit.

Cette année, les élections se sont tenues partiellement dans un pays à problèmes. Dans trois autres pays, elles vont avoir lieu. Mais pourrait-on faire confiance aux conclusions du BIDDH après la bourde afghane ?


La Voix de la Russie

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