L’ombre du Maïdan plane en Kirghizie

© RIA Novosti . Vladimir Pirogov / Accéder à la base multimédiaUn Maïdan kirghize est-il possible ?
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La Kirghizie se trouve à nouveau au bord de la révolution. A deux reprises, en 2005 et 2010, la crise politique du printemps s’est terminée par un changement de gouvernement. Cette année, l’opposition politique a entrepris une nouvelle tentative d’offensive contre le pouvoir en place. Que veulent ces opposants du pouvoir ? Un Maïdan kirghize est-il possible ?

La Kirghizie se trouve à nouveau au bord de la révolution. A deux reprises, en 2005 et 2010, la crise politique du printemps s’est terminée par un changement de gouvernement. Cette année, l’opposition politique a entrepris une nouvelle tentative d’offensive contre le pouvoir en place. Que veulent ces opposants du pouvoir ? Un Maïdan kirghize est-il possible ?

Chaque printemps, les citoyens de la Kirghizie, et notamment les habitants de la capitale, Bichkek, sont inquiets. Car c’est au printemps que le calendrier politique du pays est particulièrement chargé. Le 24 mars 2005, à la suite d’une « révolution de tulipes » le président kirghize Askar Akaïev a été renversé. Cinq ans plus tard, le 17 avril 2010, le président Kourman bek Bakiev était obligé de fuir le pays. Les deux révolutions ont été accompagnées par une effusion de sang, des vols et des pillages. Depuis lors, les forces d’opposition organisent des actions chaque printemps. Et avril 2014 ne fait pas exception. Le mouvement national d'opposition formé tout récemment organise des rassemblements à travers le pays. L’action qui a réuni le plus de manifestants a eu lieu à Bichkek, la capitale du pays. Le leader des forces de l’opposition Ravchan Jeenbekov explique quelles sont les exigences des manifestants. Selon l’opposant, le président actuel abuse régulièrement du pouvoir, persécute l’opposition, conclut des transactions illégales et libère des criminels.

« Nous sommes opposés à la concentration du pouvoir dans les mains d’Atambaev, explique-t-il. Ensuite, nous voulons que le pouvoir réexamine sa décision par rapport à la mine de Kumtor. Troisièmement, nous voulons que les personnes coupables de la libération de Batoukaev soient punies. Quatrièmement, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher Atambaïev de vendre l’aéroport de Manas. »

Selon les experts, les deux révolutions précédentes ont éclos sur la base de sentiments protestataires, liées à l’usurpation du pouvoir par les présidents précédents, leurs familles et leur entourage. C'est pourquoi, après les événements de 2010, le Kirghizistan est devenu une république avec un régime semi-présidentiel, semi-parlementaire de gouvernement. Néanmoins, pour les membres de l’opposition actuelle, les pouvoirs que possède le parlement ne sont pas suffisants. Le membre du mouvement d'opposition nationale et député Omourbek Abdrakhmanov considère que le président actuel concentre toujours trop de pouvoirs.

« Le peuple kirghize a divisé son pouvoir en deux parties. Il en a donné la moitié au parlement, et l’autre moitié – au président. Mais c’est le président qui a obtenu tous les atouts du pouvoir. En politique, ce sont les forces de l’ordre. »

Les autorités kirghizes, qui ont tiré des enseignements de l’amère expérience des révolutions sanglantes des années précédentes, ont essayé de réduire au minimum tous les risques politiques. La police de Bichkek a arrêté près de 120 personnes avant la manifestation de l’opposition. La Direction générale de l’Intérieur l’explique par la volonté d’éviter d’éventuelles provocations. Les gens au Kirghizistan ont beaucoup de tempérament, et le moindre prétexte est bon pour provoquer les affrontements. Cependant, il y avait des précédents à cela. Selon la présidente du mouvement d’activistes « Pour la démocratie et la société civile » Dinara Ochourakhounova, cette expérience des révolutions devrait empêcher les forces d’opposition de commettre un nouveau renversement du pouvoir.

« C’est impossible, parce que ces événements se sont produits dans notre pays en 2010. Nous avons changé de pouvoir, qui était aussi corrompu que le pouvoir précédent. Nous avons changé le système pour éviter les usurpations et maintenant c’est un système parlementaire qui est mis en place dans notre pays. Nous sommes passés par ces événements, et je pense que ces derniers ne pourraient pas se reproduire chez nous.»

Les membres de l’opposition sont également opposés à la reproduction du scénario du Maïdan de Kiev. Ils ont déjà déclaré qu’il n’y aurait pas d’affrontements au cours du mois prochain. Les opposants au pouvoir en place sont désormais prêts à montrer leur désaccord dans le cadre de conférences de rue et de tables rondes. L'opposition est devenue « plus posée et réfléchie ». Aujourd’hui au Kirghizstan, plus personne ne veut porter la responsabilité de l’organisation de possibles émeutes.

 

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