L’Europe a trop de problèmes pour renforcer les sanctions antirusses

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La délégation russe a quitté la session de l'APCE en signe de protestation contre les sanctions imposées contre Moscou. La Russie se retrouve désormais privée du droit de vote à l’assemblée, et ne peut plus participer au travail des structures administratives de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.

La délégation russe a quitté la session de l'APCE en signe de protestation contre les sanctions imposées contre Moscou. La Russie se retrouve désormais privée du droit de vote à l’assemblée, et ne peut plus participer au travail des structures administratives de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.

Au grand étonnement de Moscou, ces mesures sont considérées comme très libérales en Europe. Mais selon les experts, l’Europe ne pourra pas aller plus loin. Les membres de l’organisation ne sont pas prêts à renoncer à leurs propres intérêts pour la politique extérieure d’un pays tiers, qui ne les concerne pas vraiment.

D’un autre côté, il ne s’agit pas de la violation des idéaux du droit international. Et l’Union européenne, tout comme les Etats-Unis, s’en rendent bien compte. L'Europe est actuellement préoccupée par d’autres problèmes, beaucoup plus "concrètes et basiques ». Voici le commentaire de l’experte du Centre politique européen à Bruxelles Amanda Paul.

"La décision adoptée par l’APCE est assez libérale", explique-t-elle. "C'est le moindre mal de ce qui aurait pu arriver. D’ailleurs, il pourrait s’agir non seulement de sanctions du côté de l’UE, mais aussi de limitations concernant le secteur énergétique russe. Par exemple la baisse des prix (du pétrole) comme conséquence de l’ouverture du marché de l’Arabie saoudite, et le pétrole iranien qui risque de subir les conséquences des restrictions du secteur bancaire. Ce genre de sanctions aura un impact immédiat, mais la réaction de la Russie n’était pas très prompte jusqu’à présent. Toutefois certains experts et certains pays ont des craintes par rapport aux conséquences de ce genre d’actions. L’UE est trop préoccupée par ses problèmes et les retombées de sanctions éventuelles pourraient avoir une influence sur les pays de l’union. Certains pays sont concernés par l’effet que pourraient avoir ces sanctions sur leurs économies et les relations avec la Russie. Ce n’est un secret pour personne que certains membres de l’UE, par exemple les Pays-Bas, ont des relations commerciales très importantes avec la Russie.

Par rapport à la Russie, l'Europe n’est pas plus divisée qu’auparavant. Les pays européens se sont mis d’accord sur le fait que si l’instabilité perdure en Ukraine, l’UE pourrait adopter une troisième série de sanctions envers Moscou, prévoyant notamment des sanctions économiques plus strictes. Mais pour l’instant, les pays membres de l’union ne jugent pas la situation particulièrement grave pour adopter une troisième série de sanctions. L’Europe a fait de nombreuses déclarations fortes concernant la Russie et a même détaillé "la punition » qui attend cette dernière, précisant également à quel point ses relations avec l’UE en seront affectées. Cependant, ces déclarations n’ont pas été confirmées par des actions concrètes".

De nombreux experts parlent de l’adhésion de la Crimée à la Russie comme d’un fait accompli. Cela a beau ne pas plaire à l’Europe, celle-ci ne peut rien y faire. Les sentiments séparatistes sont très forts actuellement en Europe, et les autorités de l’UE craignent que le scénario criméen puisse avoir l’effet d’une bombe. Cependant, en critiquant la Russie, les médias occidentaux ont commis une erreur, en obtenant un résultat contraire à celui qu’ils souhaitaient. En parlant de cette adhésion, les médias ont fait beaucoup de publicité à cet événement. L’affaire n’est donc pas résolue. Au contraire.
"Cette histoire ne peut pas s'arrêter là. Si cela s’est produit en Crimée, pourquoi de tels évènements ne pourraient pas se produire dans d’autres pays ?", s’interroge Amanda Paul. "C'est un précédent très grave, et il faut réfléchir à de possibles conséquences et à des mesures de réponse".
Les pays européens se rendent compte qu’il n’y a aucune raison d’envahir le territoire de l’Ukraine orientale. Ils redoutent cependant l’influence politique de la Russie. L’Union européenne ne veut pas voir un candidat prorusse aux élections présidentielles, qui pourrait soutenir les exigences des régions sur une plus large autonomie et le soutien des relations avec la Russie.

"Nous n’envisageons pas le scénario d’invasion de l’Ukraine orientale par la Russie", conclut l’experte. "Je ne pense pas qu'une telle possibilité puisse être envisagée. Il est important de maintenir la stabilité et la sécurité dans la région, en particulier avant les prochaines élections qui auront lieu sur le territoire de l'Ukraine. Nous ne voulons pas que certaines régions ukrainiennes boycottent le jour du scrutin. Cela rendra ces élections illégitimes".

La Voix de la Russie

 

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