Transnistrie: la fédéralisation comme seule issue au conflit

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«Le scénario criméen» pour la Transnistrie est ces derniers temps le sujet le plus débattu parmi les experts et les journalistes occidentaux.

«Le scénario criméen» pour la Transnistrie est ces derniers temps le sujet le plus débattu parmi les experts et les journalistes occidentaux. La panique au sein de la communauté des experts a été provoquée par les remarques faites par le président russe dans ses conversations avec Barak Obama et Angela Merkel.

Vladimir Poutine a attiré l'attention de ses collègues occidentaux sur le blocus réel de la Transnistrie exercé par la Moldavie et l'Ukraine. Tiraspol s'est retrouvé en effet bloqué à l’intérieur de frontières fermées. Cependant, selon le ministre des Affaires étrangères de Russie Sergueï Lavrov, les propos sur «le scénario criméen» relèvent de la provocation.

La situation en Transnistrie suscite une inquiétude justifiée. Aux relations difficiles avec Chisinau s’ajoutent les problèmes du côté ukrainien. Les postes de contrôle migratoire moldaves ne laissent déjà pas entrer sur le territoire contrôlé par Chisinau les frets, mais souvent les habitants de la Transnistrie et plus particulièrement les détenteurs de passeports russes ne peuvent pas entrer en Moldavie. En outre, on a augmenté le nombre de militaires là où les hostilités avaient eu lieu auparavant, en particulier, dans la ville de Bendery.

Alors que Kiev, arguant «qu’à proximité du Dniestr, la situation n’est pas tranquille», ferme les frontières de son côté. Et pour terminer le tableau, la visite à Chisinau de la porte-parole du département d’Etat américain Victoria Nuland, connue pour avoir distribué des biscuits aux défenseurs du Maïdan, soi-disant «souffrant de la faim». Elle a promis à Chisinau 10 millions de dollars «pour le renforcement de la sécurité des frontières» et a noté que le blocus du côté de l'Ukraine était une invention de Moscou. En même temps, dans l’espace aérien de la Moldavie et de la Transnistrie, sont apparus des avions de l'OTAN – pour eux, comme le déclarent les politiques locaux, «le ciel moldave est ouvert depuis longtemps».

L'Occident, dans cette situation difficile ne fait pas que s’abstenir de toute action, il couvre en réalité les organisateurs du blocus, a déclaré le chef de la diplomatie russe

«Les événements autour de la Transnistrie sont ignorés. Chisinau et les nouveaux chefs ukrainiens ont en réalité organisé un blocus. Et nos partenaires européens le passent sous silence. De plus, l'Union européenne et, comme je le comprends, les États-Unis, encouragent cette politique. Nous voulons parler avec eux très sérieusement à ce sujet, parce qu'ils attisent les tensions autour de la Transnistrie. C'est une rhétorique révoltante et provocatrice. En fait, ils tentent de créer une situation insupportable pour Tiraspol par des actions pratiques».

À Tiraspol, on estime que tous ces événements sont une menace à la sécurité de la région. Chisinau, à son tour, demande le retrait des pacificateurs russes de Transnistrie. La situation est chauffée à blanc et elle inquiète déjà non seulement Chisinau et Tiraspol, mais aussi Kiev, Washington et Moscou, cependant les préoccupations ne sont pas les mêmes. La recette russe de la solution du problème de la Transnistrie est la même que pour l'Ukraine: la fédéralisation. Aujourd'hui, Moscou fait les mêmes propositions qu'il y a 10 ans sur la Transnistrie.

Le conflit entre la Moldavie et la République Moldave de Transnistrie qui ne reconnaissent pas les autorités de Chisinau dure depuis 1989. En 1992, le carnage s’est arrêté grâce à l'intervention des casques bleus russes. Depuis, on tente de résoudre le problème lors des négociations dans le format 5+2: la Moldavie et la Transnistrie comme parties au conflit, la Russie, l'Ukraine et OSCE – en qualité de médiateurs, les États-Unis et l’UE – comme observateurs. Le round suivant, selon Lavrov, aura lieu dans les jours qui viennent. Violant tous les accords, la Moldavie, à la fin de 2013, et l’Ukraine, en février de 2014, ont décidé d'intensifier le blocus économique de la Transnistrie. À l’instar des événements ukrainiens récents, on peut conclure que les initiateurs de cette nouvelle politique étaient ces mêmes «observateurs».

En Moldavie aussi, certaines des forces comprennent que la seule issue pour le pays est la fédéralisation. Les socialistes, il y a deux ans déjà, persuadaient Chisinau que, si on n’accordait pas à la Transnistrie une large autonomie, elle serait perdue pour toujours, et l'existence même de l'État moldave se trouverait menacée. Les autorités ne souhaitent pas écouter ces propos. À en juger par les faits, elles n’ont pas besoin d’un État indépendant et se voient déjà en tant que partie intégrante de la Roumanie, et ensuite comme membre de l’UE. Seulement, l'exemple de l'Ukraine montre que les promesses et les cadeaux de Bruxelles sont loin de faire le bonheur de leur destinataire.

La Voix de la Russie

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