Les avionneurs russes à l’assaut du marché asiatique

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Les constructeurs aéronautiques russes se lancent à la conquête du marché asiatique. Les projets ambitieux de la Compagnie aéronautique unifiée (OAK) ont été annoncés par son président Mikhaïl Pogossian : quelque 600 avions de chasse de cinquième génération T-50 doivent être construits.

Les constructeurs aéronautiques russes se lancent à la conquête du marché asiatique. Les projets ambitieux de la Compagnie aéronautique unifiée (OAK) ont été annoncés par son président Mikhaïl Pogossian : quelque 600 avions de chasse de cinquième génération T-50 doivent être construits. Les essais de l'avion confirment ses caractéristiques performantes.

En 2016, le coup d'envoi de leur construction en série sera donné pour les forces aériennes de Russie. Parallèlement l'OAK travaille sur le projet d'un avion pour l'Inde sur la base du T-50. Des marketologues font état de la forte compétitivité des Soukhoï Superjet-100 sur le marché des avions civils en Asie du Sud-Est.

La suprématie des Soukhoï Su-27 et Su-30 construits sur la plate-forme du T-10 touche à sa fin sur le marché mondial des chasseurs. Il va de soi que leurs ventes se poursuivront pendant un certain temps : la dernière version du T-10, le chasseur Soukhoï Su-35 fait seulement son apparition sur le marché et le potentiel d'exportation du Soukhoï Su-30 n'est pas encore épuisé. Des fournitures à l'étranger des Soukhoï Su-32, une version du bombardier Su-34 destinée à l'exportation, ne sont pas exclues. Cependant l'OAK table sur la prochaine mise en vente des avions de combat de génération nouvelle construits sur une nouvelle plate-forme développée par le bureau d'études Soukhoï, les T-50 PAK-FA (Futur système aéronautique de l'aviation de front) et, plus particulièrement, ainsi que sur sa version indienne, le FGFA (Fifth generation fighter aircraft).

La fabrication en série du chasseur de cinquième génération pour les forces aériennes de Russie débutera dès 2016 et celle du FGFA pour l'armée indienne en 2020. Les premières ventes à des tiers pays, outre la Russie et l'Inde, pourront avoir lieu dès la première moitié des années 2020, soit dans un délai de 5 à 8 ans après le début de la construction en série. Notons à titre de comparaison que les exportations du MiG-29 ont commencé quatre ans après le début de leur construction en série (1982 – 1986, et le premier acheteur étranger était l'Inde), celles du Soukhoï Su-27, 8 ans après le début de la construction en série (1984 -1992, les premiers avions ayant été vendus à la Chine).

Outre l'Inde, qui se propose d'acheter 150 aéronefs de génération nouvelle, les T-50 pourraient être vendus au Brésil, à l'Algérie, à la Malaisie et à certaines autres puissances régionales pouvant se permettre le réarmement de leurs forces aériennes. Le prix d'un T-50 sera apparemment à hauteur de 100 millions de dollars.

Cependant il faut retenir que les exportations à part entière des T-50 ne commenceront pas avant la deuxième moitié des années 2020 et qu'avant cette date le gros des bénéfices sera rapporté par les ventes des avions déjà construits en série. Outre les Su-30, les Su-35 et, peut-être, les Su-34, ce seront les avions d'entraînement et de combat Yakovlev Yak-130 et les versions perfectionnées du MiG-29, notamment les MiG-35. Pourtant le volume des ventes sera évidemment inférieur à celui de la décennie précédant la mise en exploitation du T-50.

Une branche aéronautique développée outre le volet militaire doit avoir obligatoirement un volet civil. D'autant plus qu'après une brusque chute de la construction des avions de combat dans les années 1990 et l'essor du trafic aérien civil, les ventes des avions de ligne sont devenues la principale source de revenus pour l'industrie aéronautique. A cet effet les principaux espoirs sont placés dans deux projets civils majeurs : l'avion régional Soukhoï SuperJet-100 mis en série en 2010 et le futur moyen-courrier MC-21 dont la construction doit commencer en 2017.

Le succès de ces deux projets dépend de leur promotion sur les marchés étrangers : le marché intérieur russe n'est malheureusement pas assez vaste pour absorber le volume de ventes requis. Pour le moment la compagnie mexicaine Interjet est le plus gros acheteur de SSJ-100 en dehors de la Russie : 5 avions lui ont été déjà fournis et au total elle se propose d'en acheter 20 avec option d'achat de 10 autres appareils.

En outre, le SSJ-100 est exploité en Asie du Sud-Est et ces prochains mois il fera son apparition en Afrique du Nord. 2014 et 2015 seront les années clés du programme : les statistiques obtenues par les premiers acheteurs de SSJ-100 permettront aux autres de prendre une décision à leur sujet. En attendant ce nouvel avion russe montre de bonnes performances avec des caractéristiques techniques et économiques supérieures à celles de ses principaux concurrents. Ceci permet d'espérer une hausse de ses exportations après 2015.

La Voix de la Russie

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