Euro 2012: la Russie, favori qui cache son jeu, ou la fin des illusions

© RIA Novosti . Vladimir Pesnia / Accéder à la base multimédiaL'équipe russe de football
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Des buts et des points marqués et des instants décisifs pour le sort du football européen, une analyse objective et des statistiques impitoyables, les stratégies du tournoi et les tactiques des matchs – ici vous ne trouverez rien de tout cela. Consultez plutôt des analystes professionnels, des théoriciens et des praticiens de football, des experts et des créateurs de scoops.

Des buts et des points marqués et des instants décisifs pour le sort du football européen, une analyse objective et des statistiques impitoyables, les stratégies du tournoi et les tactiques des matchs – ici vous ne trouverez rien de tout cela. Consultez plutôt des analystes professionnels, des théoriciens et des praticiens de football, des experts et des créateurs de scoops. Les notes ci-dessous, rédigées par le sceptique et dilettante Vadim Doubnov, ne contiendront qu'une approche d'amateur, le radotage d'un fan et des fruits d'une insomnie d'un mois. D'ailleurs, pour la majorité, c'est cela, l'Euro 2012. Durant la coupe tout entière, au moins deux fois par semaine, sera ouvert ce petit salon équipé d'un poste de télévision. Le premier match aura lieu aujourd'hui, le 8 juin, mais posons-nous d'abord la question de savoir dans quel but l'équipe russe se rend à l'Euro 2012.

Quelle que soit la suite des événements, j'aime déjà tout ce que je vois. Plus que jamais. J'aime bien la façon dont l'équipe russe se rend à l'Euro 2012.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je suis heureux que même une victoire sans précédent sur l'équipe italienne n'ait pas donné lieu à l'enthousiasme sempiternel d'avant la coupe. Et que même les responsables haut placés du football russe n'aient pas émis de commentaires sur le niveau élevé de préparation de l'équipe, et que les députés du parlement se soient tous abstenus de déclaré que désormais l'équipe russe est sûre de battre tout le monde à plate couture.

Apparemment, les Russes se sont pour la première fois libérés des illusions, comme s'ils avaient accumulé cette liberté goute à goute au fil des années et des générations. On n'a même pas confectionné de nouveaux uniformes pour l'équipe en guise de porte-bonheur.

Si l'équipe russe actuelle n'est pas la plus médiocre des dernières coupes, elle est en tout cas la moins ambitieuse. Ce n'est même pas une équipe qui n'arrive pas à se renouveler, c'est une équipe qui sait que ses coups de chances appartiennent au passé et qu'elle ne doit plus s'attendre à des cadeaux du destin.

Elle est consciente qu'elle s'est déjà surpassée une fois lors de la coupe précédente et qu'on ne commet pas un tel exploit deux fois et que, par ailleurs, tout le monde est persuadé depuis quatre ans que le triomphe précédent avait été parfaitement fortuit.

Cette équipe sait qu'après la victoire sur les Hollandais elle n'a pas pu s'imposer face aux Slovènes, et il est bon que les supporters le sachent aussi. Car il n'y a plus de sceptiques du fait qu'il n'y a plus d'idéalistes.

Et c'est une bonne chose que cette équipe soit dirigée par Dick Advocaat qui l'a rejointe de manière étrange et qui la quitte tout aussi bizarrement. Et c'est réjouissant que ses bizarreries n'intriguent plus personne.

"La Russie est un favori qui cache bien son jeu", a déclaré Dick Advocaat à la manière d'un clin d'œil et tout le monde a souri comme si on avait compris que cette déclaration était sans rapport avec les victoires et les triomphes.

C'est une bonne chose que tout soit honnête, surtout à notre époque. Soudain il s'est avéré qu'il n'y a pas de honte à ne pas être une grande puissance dans le domaine du foot.

En quatre ans, depuis la coupe précédente, les Russes semblent avoir effectué un revirement conjoint avec leur équipe en larguant les espoirs et en s'épuisant de ce fait. Et c'est également une très bonne chose que l'équipe russe se soit retrouvée dans le groupe le plus médiocre réunissant des pays qui n'ont pas d'ambitions en matière de football.

On ne se fait pas d'illusions: si l'équipe russe ne sort pas de son groupe, ce ne sera pas un opprobre, si elle y parvient, on se réjouira mais avec modération, car ce n'est guère un exploit que de battre de tels adversaires.

Mais si toutefois, l'équipe russe se qualifie, tout le monde s'émouvra et se souviendra de la coupe précédente qui semblait avoir fait passer le goût des mythes à une génération tout entière… Or, tout est possible, même avec des pays sans ambitions en matière de foot, et parfois l'inimaginable se répète. C'est, d'ailleurs, une idée que j'aime bien également.



L’opinion de l’auteur ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction

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