Syrie: Moscou pourrait faire preuve de flexibilité à l'ONU

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La Russie soutiendra la réaction du Conseil de sécurité des Nations unies aux événements en Syrie à condition que celle-ci ne répète pas le scénario libyen et soit bénéfique pour le peuple syrien, a déclaré Vitali Tchourkine, représentant permanent de la Russie auprès de l’ONU, à l’issue des consultations du Conseil de sécurité à huit clos au sujet de les violences en Syrie.

La Russie soutiendra la réaction du Conseil de sécurité des Nations unies aux événements en Syrie à condition que celle-ci ne répète pas le scénario libyen et soit bénéfique pour le peuple syrien, a déclaré lundi aux journalistes Vitali Tchourkine, représentant permanent de la Russie auprès de l’ONU, à l’issue des consultations du Conseil de sécurité à huit clos au sujet de les violences en Syrie.

Selon les informations en provenance de ce pays, les unités blindées tirent sur les quartiers résidentiels de la ville de Hama où, d'après les militants de droits de l’homme, près de 100 personnes ont été tuées la veille. Dans ce contexte, les pays européens ont proposé au Conseil de sécurité un projet de résolution condamnant la violence en Syrie.

"S’il s’agit d’un document qui, à nos yeux, est utile pour le peuple syrien, nous serons flexibles. Mais nous nous opposons fermement à toute répétition du scénario libyen", a fait remarquer Vitali Tchourkine.

En mars, le Conseil de sécurité des Nations unies a autorisé le recours à la force contre les autorités libyennes en raison de la violence employée par le régime de Mouammar Kadhafi contre les opposants. Cela a débouché sur une guerre civile dont personne n’arrive jusqu’à présent à trouver l’issue. A l’époque, la Russie s’était abstenue lors du vote de la résolution 1973 et avait mis en garde contre ses éventuelles conséquences. Aujourd’hui, elle redoute un risque de répétition des erreurs passées en Syrie.

Selon Vitali Tchourkine, les discussions au Conseil de sécurité sur la Syrie devraient être poursuivies mardi et se concluront probablement par la signature d’un document, mais pas forcément d’une résolution.

"Je vois une bonne base pour trouver un accord entre les membres du Conseil », a déclaré M. Tchourkine.

En répondant à la question de savoir s’il existait des chances d’adoption d’une résolution relative à la Syrie, il a déclaré : "Je pense que c’est possible si les membres du Conseil prennent conscience que certaines propositions sont jusqu'au-boutistes et inutiles dans le contexte actuel pour tenter de mettre fin à la violence et d'ouvrir le dialogue politique en Syrie".

"Si nous avions affaire à des idées différentes, qui plus est si on proposait quelque chose de plus utile pour la Syrie que la menace d'une aggravation du conflit, le résultat serait bon", a conclu Vitali Tchourkine.

Selon le diplomate, "l’ombre" de la résolution contre la Libye "plane"  encore, et le Conseil de sécurité doit prendre en compte comment les façons dont on peut ou ne peut pas agir en Syrie.

M.Tchourkine estime que si le Conseil de sécurité se limitait à une déclaration de son président, cela constituerait une réaction satisfaisante aux événements en Syrie. "Si on assiste à quelque chose ressemblant à un signal fort pour mettre fin à la violence et régler les problèmes de façon pacifique en Syrie, ce serait une importante contribution du Conseil de sécurité des Nations unies" , a-t-il expliqué.

En cas de répétition du scénario libyen, "l’effet serait contreproductif pour la Syrie, qui vit une situation dramatique, et pour la région dans son ensemble".

Selon Vitali Tchourkine, la Russie entretient des contacts permanents avec les autorités syriennes afin de les convaincre que "la violence est néfaste, qu'il faut cesser la violence, et mettre rapidement en œuvre les réformes politiques".

"Le fait est que la situation s’aggrave, et dans un contexte où l’opposition fait usage de la violence, il est très difficile de mettre en œuvre des réformes. Avant tout, il faut cesser la violence et se rassoir à la table des négociations. Le Conseil de sécurité des Nations unies pourrait être utile à cela", a conclu M.Tchourkine.

Ces quatre derniers mois, en Syrie est le théâtre de manifestations massives dont les participants exigent des réformes en profondeur et la démission du président actuel Bachar al-Assad. Les protestations ont commencé à la mi-mars dans la ville de Deraa au Sud du pays, avant de faire tâche d'huile dans d’autres régions. Selon les militants syriens des droits de l’homme, plus de 1.350 personnes ont été tuées et près de 3.000 sont portées disparues depuis le début des violences.

Selon les informations officielles, 340 militaires et représentants des forces de sécurité ont été tués depuis le début des événements. Les autorités syriennes accusent des "éléments terroristes armés" d'être responsables de l'effusion de sang.

L’opinion de l’auteur ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction

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