Océan Indien: le point sur la situation navale (médias)

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"En cas de crise ou de guerre, les Etats-Unis et leurs alliés pourraient capturer ou détruire des navires commerciaux chinois dans les golfes étroits ou en pleine mer et Pékin ne pourrait rien y faire", écrit lundi le quotidien Kommersant.

En cas de crise ou de guerre, les Etats-Unis et leurs alliés pourraient capturer ou détruire des navires commerciaux chinois dans les golfes étroits ou en pleine mer et Pékin ne pourrait rien y faire", écrit lundi le quotidien Kommersant.

En raison des besoins croissants en pétrole et autres hydrocarbures - dont la majeure partie arrive par la mer - la Chine est déjà vulnérable face à un éventuel blocus maritime et cette faiblesse ne fera que grandir au fur et à mesure de la croissance de son économie."

80% du fret maritime de pétrole passe par l'océan Indien - dont 40% par le détroit d'Ormuz et 35% par le détroit de Malacca. Des conflits armés se poursuivent dans cette région: l'opération en Afghanistan; la confrontation nucléaire entre l'Inde et le Pakistan; la tension militaire et stratégique en raison du programme nucléaire iranien; le terrorisme islamique, toujours plus actif; et les risques de piraterie se maintiennent.

Pas étonnant que ces dernières années, l'océan Indien soit devenu une zone d'activité navale en plein développement. L'accroissement du potentiel naval de l'Inde a été la tendance la plus notable des dernières années. Pour l'instant, le gouvernement indien investit principalement dans la construction des sous-marins nucléaires stratégiques mais la création d'une marine océanique est reconnue comme une tâche tout aussi importante.

A l'heure actuelle, l'Inde dispose d'un seul porte-avions transportant des appareils à décollage vertical achetés au Royaume-Uni en 1986. Mais la situation devrait changer radicalement avec l’acquisition du Vikramaditya (ancien Admiral Gorchkov russe) et le lancement prévu, en 2015 et 2017, de deux autres porte-avions de fabrication nationale. L'Inde est supérieure à la Chine en termes d'aviation navale et elle dispose également d'une cinquantaine de destroyers, de frégates et de corvettes, de 14 sous-marins diesel et d’un nombre croissant de bâtiments amphibies.

Les experts militaires indiens reconnaissent que malgré toute la volonté du monde, l'Inde ne pourra pas faire, à terme, de concurrence à la Chine pour la croissance des armements navals. En revanche elle a plusieurs avantages, comme sa position géostratégique favorable. Les facteurs politiques sont le principal aspect qui freine la hausse de la puissance navale de l'Inde, qui a peur de faire des gestes brusques pouvant provoquer un mécontentement ouvert de la Chine. C'est pourquoi elle n'établit pas d’alliances franches avec d'autres puissances maritimes.

Cependant, cela n'empêche pas l'Inde de développer des formes plus souples de partenariat stratégique. Par exemple, elle a accepté en 2011 de créer un mécanisme de dialogue trilatéral avec les Etats-Unis et le Japon pour les "intérêts mondiaux et régionaux communs" et a déjà participé à plusieurs cycles de ces consultations. Au niveau bilatéral, hormis les USA et le Japon, l'Inde développe un partenariat stratégique naval "souple" avec l'Australie, Singapour, l'Indonésie, la Corée du Sud et le Vietnam.

L'Inde évite d'établir des relations trop démonstratives avec les USA mais les Américains continuent d’insister pour se rapprocher, au niveau militaire et politique, de ce pays central dans la région. Le développement de la coopération militaire avec l'Inde prend également une importance particulière pour les Etats-Unis en raison du tournant de la politique étrangère américaine en direction de l'Asie.

Mais la capacité des Etats-Unis à contrôler cet espace marin commun rencontre des problèmes. Selon les experts navals américains l'augmentation, par la Chine et l'Iran, des limitations d'accès remet en question la possibilité d'une projection garantie de la flotte américaine entre deux océans, à des points potentiellement chauds de la région. Les principales bases de la 5ème flotte – Bahreïn et Dubaï – ont accès à l'océan Indien par le détroit d'Ormuz, très étroit, qui pourrait être facilement bloqué par l'Iran. A son tour, la 7ème flotte a des problèmes d'accès à l'océan Indien via le détroit de Malacca. L'Australie serait donc un nouvel emplacement idéal pour établir une base navale afin de contrôler les deux océans et c’est probablement pourquoi Barack Obama a choisi l'Australie pour annoncer, fin 2011, sa nouvelle politique asiatique.

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