Moscou-Washington : la guerre du rail est déclarée (médias)

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La Russie riposte au système ABM déployé par l'Otan en Europe en remettant sur les rails ses "trains-assassins" nucléaires, écrit mercredi 26 décembre le quotidien russe Moskovski Komsomolets.

La Russie riposte au système ABM déployé par l'Otan en Europe en remettant sur les rails ses "trains-assassins" nucléaires, écrit mercredi 26 décembre le quotidien russe Moskovski Komsomolets.

On sait qu'aujourd'hui, la Russie développe deux systèmes de missiles nucléaires : le premier est équipé de missiles lourds à ergols liquides, identiques au légendaire SS-18 Satan, l'autre est un missile plus léger doté d’un propulseur à propergol solide dont les tests se déroulent actuellement avec succès. On vient d'apprendre qu'au plus haut niveau, une décision politique a été prise pour créer un troisième type de système.

Selon une source de l'industrie russe des missiles, l'arme en question est installée sur une plate-forme ferroviaire. Les travaux de recherche et développement sont déjà lancés pour la création de cette arme.

Les essais de systèmes dotés de missiles RT-23UTTKh Molodets (code Otan SS-24 Scalpel) ont débuté en février 1985 dans leur version ferroviaire et se sont achevés en 1987, date à laquelle le premier système a été livré à l'armée stationnée à Kostroma. En 1988, cinq nouveaux régiments ont été déployés (15 systèmes au total) et en 1991, trois divisions de missiles étaient en poste près de Kostroma, Perm et Krasnoïarsk. Chaque unité comprenait quatre régiments de missiles, soit 12 trains dotés de plates-formes au total.

Ces plates-formes avaient la même apparence que les wagons réfrigérés, de transport de bagages et de passagers. Chaque train comportait trois plates-formes ferroviaires servant de pas de tir pour des missiles SS-24 aux propulseurs à propergol solide, ainsi que des wagons de commande et de support pour le personnel militaire.

Les missiles pouvaient être lancés depuis n'importe quel point du réseau ferroviaire. L'espacement entre les systèmes s'élevait à près de 4 km et ils stationnaient dans des abris permanents. Dans un rayon de 1 500 km autour de leurs bases, les militaires et les cheminots avaient renforcé les voies ferrées en installant des rails plus lourds, remplaçant les traverses en bois par du béton armé et augmentant la densité du ballast.

Il était très difficile, voire impossible pour un non-professionnel, de distinguer les plates-formes militaires des trains de marchandises circulant par milliers à travers la Russie. En 24 heures, le train pouvait parcourir près de 1 200 km. Ses patrouilles duraient 21 jours.

Selon une légende propagée par les militaires, les concepteurs soviétiques avaient procédé au développement des plates-formes après que le service de renseignement soviétique avait appris que les Américains développaient leurs propres systèmes ferroviaires, capables de circuler dans des tunnels souterrains et d’apparaître au besoin à la surface à des endroits précis pour lancer, de manière complètement inattendue, des missiles stratégiques.

Ce rapport aurait tellement impressionné le gouvernement soviétique qu'il a tout de suite ordonné de créer une arme similaire. Toutefois, les ingénieurs russes ont décidé de ne pas envoyer leurs trains sous terre mais de les faire circuler sur des voies ferrées ordinaires en les camouflant en trains de marchandises.

Plus tard, on apprenait que les études menées par les Américains avaient démontré l’insuffisance de ces systèmes aux Etats-Unis. Mais il était déjà trop tard pour tout annuler : au moment d'apprendre cette nouvelle, l'URSS avait déjà créé une nouvelle arme nucléaire dotée d'un missile à ogive mirvée d’une portée de 10 000 km, qui disposait d'un système de neutralisation de moyens antimissiles.

Washington a été choqué par la nouvelle. Comment déterminer quel train détruire en cas d'attaque nucléaire ? Afin de surveiller les déplacements des plates-formes, les Américains étaient contraints de maintenir en quasi-permanence au-dessus du territoire russe un groupe de 18 satellites, ce qui revenait très cher.

Ainsi, dès que la situation politique a évolué au début des années 1990, les Etats-Unis ont tout de suite tenté d'éliminer cette menace. Dans un premier temps, ils ont obtenu du gouvernement russe de ne pas faire circuler les trains à travers le pays mais de les cantonner à des endroits fixes. Aussi ont-ils pu réduire leur groupe de satellites à 3 ou 4 unités. Dans un second temps, ils ont convaincu les hommes politiques russes de mettre ces armes hors service.

Eh bien, il semblerait que cette bête noire des Américains revienne, sous la forme de nouvelles plates-formes équipées de missiles nucléaires.

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