Le Kremlin de Moscou étonne Londres par la qualité de ses reliques anglaises

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MOSCOU, 23 octobre - RIA Novosti. Les musées du Kremlin ont étonné Londres par la qualité de l'argenterie anglaise provenant de leurs collections, rapporte le quotidien d'affaires Vedomosti, commentant l'ouverture au musée Somerset House de l'exposition "Russie et Moscovie. L'argenterie anglaise à la cour des tsars".

Pour des raisons historiques, la meilleure collection d'argenterie anglaise des XVIe-XVIIe siècles appartient en effet aux musées du Kremlin de Moscou. A l'époque, les échanges commerciaux russo-britanniques sont très dynamiques. Un quart des dépenses de la flotte britannique sont destinées à l'achat du chanvre russe pour la fabrication de cordages. Le commerce s'effectue par le truchement de la Moscow Company qui appartient aux marchands anglais ayant le droit de commercer en Russie. "Rien ne change. A l'époque, nous dépendions de votre chanvre comme nous dépendons aujourd'hui de votre gaz", ironisent certains Anglais.

L'argenterie anglaise arrivait au Trésor russe à titre de dons diplomatiques également (en réponse, Londres recevait essentiellement des zibelines précieuses) ou sous forme de "cadeaux" pour toutes sortes de préférences commerciales. D'autre part, les Anglais apportaient à Moscou des pierres précieuses, des tissus de laine et des fusils - ces derniers étaient très prisés en Russie.

La révolution anglaise se montra pus impitoyable envers les reliques historiques que la révolution russe et les monarques anglais, dépendants du parlement, réglaient souvent leurs problèmes en faisant fondre coupes et plateaux d'argent. A la cour des tsars de Moscou, tous les dons des ambassades étrangères étaient au contraire répertoriés en détail et conservés.

Les pièces exposées sont d'immenses carafes dorées, des salières, des coupes et des flasques, richement décorées d'images d'animaux marins et de scènes de chasse. Beaucoup d'entre elles sont encombrantes au point de perdre leur première vocation utilitaire. Un récipient de 29 kg représentant un léopard, qui appartenait à la reine Elizabeth Ière, fut acheté par le tsar Mikhaïl Féodorovitch (1596-1645) par le biais des marchands de la Moscow Company, à Charles Premier qui bradait les trésors de la couronne britannique à un moment où le parlement lui refusait un financement. Un stand à part est consacré aux célèbres fusils anglais et à leurs imitations par des maîtres artisanaux russes.

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