Produits bio en Russie: pas de cadre légal, mais déjà deux syndicats

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Les acteurs du marché russe de l'agriculture biologique (qui exclut l'utilisation de pesticides chimiques de synthèse), un secteur dénué de cadre législatif en Russie, commencent à faire parler d'eux: deux syndicats ont vu le jour au printemps 2013. Leur but: créer un secteur de l'agriculture "bio" civilisé et régulé qui n'aura rien à envier aux marchés européen et américain.

Les acteurs du marché russe de l'agriculture biologique (qui exclut l'utilisation de pesticides chimiques de synthèse), un secteur dénué de cadre législatif en Russie, commencent à faire parler d'eux: deux syndicats ont vu le jour au printemps 2013. Les deux organisations ont un seul et même but: créer un secteur de l'agriculture "bio" civilisé et régulé qui n'aura rien à envier aux marchés européen et américain.

Ainsi, le 17 mai, la compagnie Agranta, le supermarché haut de gamme Azbouka Vkoussa, la corporation Organik et Arivera ont signé un mémorandum sur la création de l'Union nationale du bio (NOS). Créée par une vingtaine d'acteurs du marché, une autre structure a vu le jour dans la foulée, l'Union nationale de soutien et de développement de l'agriculture biologique.

D'après une source de l'agence Prime proche de la situation, les initiateurs des deux unions ont commencé à travailler conjointement sur un projet de loi encadrant la production agricole bio, avant de diverger sur leur vision de ce thème.

Selon le PDG d'Agranta (un des fondateurs du NOS) Sergueï Batchine, cette division initiale en plusieurs "points de croissance" est liée au caractère embryonnaire des efforts d'unification. "Je crois qu'il faut attendre un peu et faire le point dans un an et demi. Je pense avec confiance qu'il n'y aura alors qu'une seule formation unifiée", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à RIA Novosti.

PAS DE CADRE LEGAL

La Russie ne possède jusqu'à présent aucune base juridique dans la sphère de la production agricole bio. Le concept de "production organique" n'est pas défini, et aucun standard n'a été fixé. Un projet de loi est en cours de rédaction depuis la fin de l'année 2012.

"Actuellement, n'importe qui peut qualifier sa production de "bio", cela dépend uniquement de l'honnêteté du producteur", a indiqué le directeur de la chaîne Azbouka Vkoussa Sergueï Korchounov.

Les deux syndicats se sont fixé comme but principal de promouvoir la création d'un certificat officiel de conformité aux standards bio. L'octroi des certifications devrait être réalisé par une agence accréditée par l'Etat. Le but est de créer des standards identiques pour tous et de mettre en place un label reconnaissable pour le consommateur.

Pour les petites et moyennes exploitations, l'agriculture bio est l'un des seuls moyens de survivre, indiquent les experts. En effet, si la production bio est plus chère que celle du secteur industrielle, sa demande croit de façon croit de façon "exponentielle", a souligné M. Korchounov. 

"En exportant nos produits en Europe, nous nous heurtons à la méfiance des Européens. Je crois que nous avons d'immenses perspectives de développement de la production en Russie, aussi bien sur le marché intérieur que pour l'export", a indiqué de son côté le président d'Ekoniva Stefan Duerr.

Selon le représentant de la marque Organik Oleg Mironenko, le public du bio est actuellement composé principalement de jeunes familles avec enfants (45%). "Les gens commencent à prendre soin de leur santé de celle de leurs enfants", a-t-il indiqué.

EN MILLIONS OU EN MILLIARDS

En l'absence d'un système de standardisation en Russie, il est difficile de mesurer le volume du marché russe du "bio". Selon M. Batchine, il représenterait environ 100 millions de dollars par an, contre 30 milliards de dollars en Europe, et un volume à peu près équivalent aux Etats-Unis. Au total, le secteur du bio devrait "peser" en 2020 environ 250 milliards de dollars au niveau mondial.

D'après les données d'Evromonitor international, les ventes de produits "bio" en Russie ont augmenté de 7,8% en 2012 par rapport à 2011, atteignant 148 millions de dollars. Selon les experts, le marché devrait croître de 30% entre 2010 et 2015.

Selon les représentants d'Azbouka Vkoussa, 98% de la production bio de la chaîne est importée. A terme, prévoit le NOS, la production russe devrait devenir majoritaire dans les rayons. L'augmentation du nombre de producteurs devrait en outre permettre à la production bio de devenir moins chère.

"Avec le temps, il y aura une convergence progressive du bio avec les produits dits normaux au niveau des prix", a déclaré le président d'Arivera Ilia Kaletkine.

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