La Russie a ainsi accédé à une demande d'Ankara qui doit faire face depuis peu à une réduction brusque, de 80% environ, des importations de gaz iranien.
L'approvisionnement en électricité d'une cinquantaine d'entreprises a été arrêté jeudi dans le centre industriel du pays, non loin de la région de la mer de Marmara. En cas de crise, annonçait la presse locale, près de 1 500 entreprises devaient encore être privées d'électricité vendredi.
"La Turquie s'est retrouvée au bord d'une crise liée à sa dépendance énergétique. D'autre part, notre pays consomme depuis 20 ans du gaz naturel mais ne dispose toujours pas de réservoirs souterrains pour pouvoir en stocker", a précisé son ministre de l'Energie.
Chaque année, la Turquie importe près de 30 milliards de mètres cubes de gaz russe, dont environ 65% passe par le Corridor de transit des Balkans (via l'Ukraine) et par la conduite Blue Stream posée sur le fond de la mer Noire. Près de 16% des importations de gaz proviennent d'Iran.
Les besoins quotidiens de la Turquie en gaz représentent une centaine de millions de m3. Cette dernière semaine, l'Iran a réduit ses exportations de gaz vers la Turquie (de 26 millions de m3 à 5 millions de m3 par jour), prétextant une vague de froid. Hier, Téhéran a doublé ses livraisons mais les autorités turques, qui ont jugé cela nettement insuffisant, se sont adressées à Moscou pour lui demander d'augmenter les ventes de gaz russe par la conduite Blue Stream.
"Je pense qu'il n'y aura pas de problèmes avec les livraisons de gaz russe par Blue Stream", a déclaré jeudi le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan.
"Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour que la Turquie n'aie pas de problèmes de gaz", a encore indiqué le chef de son gouvernement.
