Le S-400 Triumph, élément clef du système de défense aérospatiale de Russie

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Le système de défense aérospatiale de Russie en cours de construction sera équipé avant 2011 de systèmes de missiles S-400 Triumph. "Ces armes seront à la base d'une défense aérospatiale efficace. Le premier régiment doté de ces missiles sera opérationnel dès la fin de 2006", a expliqué le général d'armée Vladimir Mikhaïlov, commandant en chef de l'armée de l'air russe.

Le système de défense aérospatiale de Russie en cours de construction sera équipé avant 2011 de systèmes de missiles S-400 Triumph. "Ces armes seront à la base d'une défense aérospatiale efficace. Le premier régiment doté de ces missiles sera opérationnel dès la fin de 2006", a expliqué le général d'armée Vladimir Mikhaïlov, commandant en chef de l'armée de l'air russe.

Dans la première moitié des années 80, les Bureaux d'étude Almaz avaient entrepris d'élaborer un système de missiles de quatrième génération qui devait être baptisé plus tard S-400 Triumph. Le nouveau système était appelé à remplacer les anciens S-300P et S-200 et à assurer une plus grande efficacité de la lutte contre les nouveaux types de cibles, les avions furtifs (utilisant la technologie stealth), les petits missiles de croisière et les futurs missiles balistiques de théâtre. Le potentiel d'interception du Triumph a été porté à la valeur limite fixée par les accords sur la classification des systèmes antimissiles: il est capable d'intercepter des ogives évoluant à une vitesse de 4,8 km/s, caractéristique des missiles balistiques d'une portée de 3.500 km. Le S-400 est monté sur une rampe de lancement analogue à celle du lanceur 5P85T du S-300PMU. Dans sa version de base, le S-400 a la même structure que le système S-300P qui comporte un radar multirôle, des rampes de lancement, des moyens autonomes de détection et de désignation des objectifs.

Le système Triumph regroupe des missiles antiaériens 48N6E et 48N6E2 qui équipent aussi les systèmes S-300PM-1 et -2, et des missiles 9M96E et 9M96E2 promis à un avenir certain.

Le missile 9M96E2 pèse 420 kg et porte à 120 km de longueur et à 5-30 km d'altitude. Le temps de préparation au lancement de l'arme installée sur sa rampe ne dépasse pas 8 secondes. Le délai de service est de 15 ans mais il peut être prolongé après un examen technique sur les lieux de déploiement.

Les missiles 9M96E et 9M96E2 ont la même structure, le même équipement et la même ogive mais des caractéristiques différentes. Les deux ont presque la même taille et la même masse (333 kg) mais le 9M96E a un propulseur moins puissant et porte à 40 km en longueur et à 20 km en altitude.

A la différence des modèles étrangers analogues, les deux missiles sont à décollage vertical "à froid": avant d'allumer le propulseur, ils sont éjectés de leur container à plus de 30 mètres de haut. Sur cette trajectoire, leurs commandes gazodynamiques les orientent vers la cible. Une fois le propulseur allumé, un système de direction inertielle et de correction par radio (qui lui procure une protection maximale contre les brouillages) se met en marche pour guider l'arme pendant les phases initiale et intermédiaire et être relayé par l'autoguidage dès le début de la phase d'interception de l'objectif. Pour le cas où des manoeuvres intensives s'imposeraient à l'approche du point d'impact, le missile est doté d'un régime de "supermanoeuvrabilité" assuré par son système gazodynamique qui lui permet de multiplier par 20 la surcharge dynamique en 0,025 s et d'évoluer à une altitude jusqu'à 35 km, donc de neutraliser avec efficacité des missiles balistiques non stratégiques. Cette supermanoeuvrabilité est inaccessible aux missiles français Aster et américain ERINT (Patriot PAC-3).

Les 9M96E et 9M96E2 portent une ogive explosive de 24 kg capable de contrôler le champ de battage. La création pour ces missiles d'une tête à logiciel intégré contrôlé a été un facteur qui a encore amélioré leur efficacité contre les armements aériens offensifs modernes. Ce système a vocation pour détruire les objectifs pilotés par un effet "stoppant" (destruction de la structure) ou neutraliser les ogives d'engins sans pilote. Il est actionné par un radiodétonateur qui se sert de toute l'information disponible à bord pour adapter l'ogive aux conditions de la rencontre avec la cible.

Toutes les étapes de l'emploi de ce système - détection, répartition des cibles entre différents missiles, capture, identification et poursuite des objectifs, choix du type des missiles à lancer, préparation au tir, lancement, capture, pointage et évaluation du résultat du tir - sont automatiques.

Des maquettes de missiles ont été exposées pour la première fois en octobre 1998 au Salon de l'armement d'Athènes.

Les nouvelles caractéristiques importantes du système Triumph sont l'intégration dans un réseau de sources d'information terrestres, aériennes et spatiales existantes et en création; l'utilisation d'une structure modulaire qui permet de satisfaire aux conditions spécifiques imposées aux systèmes dotant les forces aériennes, navales et terrestres; la possibilité d'intégration dans les systèmes actuels et futurs de direction des moyens de DCA non seulement de l'armée de l'air mais aussi des troupes terrestres et navales.

Les percées scientifiques et technologiques effectuées lors du travail sur le S-400 Triumph permettent réellement de lancer la création et la production d'armes d'une classe nouvelle, des systèmes de missiles aériens et spatiaux intégrés dans un réseau informatique unique.

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