Le ministère slovaque de la Santé a dévoilé les résultats des tests du Spoutnik V effectués sur sa demande dans un laboratoire hongrois faisant partie du réseau des laboratoires officiels de contrôle des médicaments (OMCL). Celui-ci a confirmé l'innocuité et la fiabilité du vaccin russe qui avait été livré à la Slovaquie début mars.
«Les résultats sont corrects», a déclaré le ministre slovaque de la Santé Vladimir Lengvarskys, dont les propos ont été diffusés par la chaîne de télévision TA-3.
Sans préciser si le Spoutnik V recevrait l’aval pour une utilisation dans le pays suite aux résultats finaux de la partie russe attendus vers la fin du mois de mai, M.Lengvarskys a estimé qu’il existait deux solutions possibles: l’autorisation ou le refus. Pour l’instant, les résultats de la partie russe sont attendus, a ajouté le ministre slovaque.
Ce 7 mai, le RFPI a ainsi demandé à l'Institut d'État slovaque pour le contrôle des médicaments (SIDC) de présenter ses excuses pour avoir diffusé de fausses informations sur le médicament russe.
We also please ask the Slovakian regulator SUKL to issue a public apology for spreading incorrect information about Sputnik V. We also please ask big pharma lobby to stop disinformation campaign against other vaccines.
— Sputnik V (@sputnikvaccine) May 7, 2021
Le Spoutnik V au cœur d’un scandale en Slovaquie
Outre la Hongrie, qui, sans attendre l’aval de l’Agence européenne des médicaments (EMA), utilise déjà le Spoutnik V, la Slovaquie a été le deuxième pays au sein de l’Union européenne à l’avoir enregistré indépendamment du régulateur européen, mais n’a pas encore commencé à l’utiliser.
Le vaccin russe a été envoyé en Hongrie pour des tests il y a un mois après que le promoteur du Spoutnik V, le Fonds russe d’investissements directs (RFPI), avait accusé le pays d’avoir violé le contrat existant en faisant des essais du vaccin russe à l'Institut d'État slovaque pour le contrôle des médicaments (SIDC), alors que celui-ci n’est pas un laboratoire faisant partie du réseau des laboratoires officiels de contrôle des médicaments dans l'UE, «bien que de tels laboratoires soient disponibles».
Le RFPI a également qualifié de «campagne de désinformation» les propos du SIDC lequel, suite à ses essais, a estimé que le vaccin Spoutnik V n’aurait supposément pas les mêmes caractéristiques que celui décrit dans la revue The Lancet. Le promoteur du Spoutnik V a également demandé à Bratislava de retourner le lot qu’il avait reçu début mars, pour qu’il puisse être utilisé dans d’autres pays.
Le vice-Premier ministre Igor Matovic a par la suite qualifié de «terrible erreur» le fait que le vaccin russe ait été testé dans un laboratoire non certifié par l’Union européenne:
«[Ceci] a provoqué des retards multiformes totalement inutiles», a-t-il déclaré le 8 avril sur sa page Facebook en précisant qu’à l’issue des négociations de quatre heures avec la partie hongroise, il avait été décidé que les vaccins Spoutnik V utilisés en Slovaquie seraient évalués par un laboratoire certifié (OMCL) en Hongrie.
Plus tôt, l’achat par la Slovaquie d’un premier lot de vaccin Spoutnik V effectué le 1er mars, avait suscité un scandale dans le pays. Les désaccords parmi les personnalités au pouvoir ont conduit à la démission du Premier ministre Igor Matovic, qui avait notamment initié l’achat du médicament, et du chef du ministère de la Santé Marek Krejci.