La guerre au Mali renforce le facteur islamique au Maghreb

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On peut considérer comme un témoignage du renforcement notable du facteur islamiste radical dans le

On peut considérer comme un témoignage du renforcement notable du facteur islamiste radical dans le monde musulman les opérations conjointes de la France et des forces africaines de la Communaute economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) contre les groupements jihadistes au Mali, les événements tragiques des derniers jours en Algérie, des cas de la violence provoqués par les salafistes dans d'autres pays du Maghreb et, certes, la guerre actuelle en Syrie. C’est ce que l'académicien Evgueni Primakov a très nettement fixé en se produisant à la mi-janvier à Moscou à la séance du club « Mercure » avec l'analyse de la situation internationale dans le monde.

« Près de deux ans ont passé depuis le début du « printemps arabe», quand une vague de protestation révolutionnaire avait mis à bas des régimes autoritaires dans nombre des pays du PO et de l'Afrique du Nord,- dit l'académicien Primakov. - Mais après « le printemps arabe», une période de gel est arrivé, les forces islamistes se consolidaient. Il serait incorrect de les examiner toutes comme une entité. Parmi elles, il y a des islamistes modérés, avec qui marchent côte à côte des représentants des autres religions et des États laïques. Mais il y a des radicaux, des extrémistes, aspirant à imposer à la société les principes et l'idée déformées de l'Islam. L’avenir du Proche-Orient, de l'Afrique du Nord et d’une série de régions de l'Afrique vers le sud du Sahara dépend maintenant déjà non seulement de la politique des principales puissances mondiales, mais aussi du rapport des forces dans le camp politique islamique».

Jean-Pierre Dozon, de l’Ecole des Etudes des scienes sociales, un des experts principaux français sur l'Afrique, a parlé dans l'interview par téléphone au correspondant de La Voix de la Russie des menaces de l'internationalisation de l'islamisme radical.

L'attaque terroriste perpétrée le 16 janvier par un groupe d’extrémistes de l’Al-Qaïda au Maghreb islamique sur le complexe gazier d'In Amenas, à 1.300 km au sud-est d'Alger et la prise de plus de 700 otages – des Algériens et des spécialistes étrangers, peut être considérée comme la plus grande démonstration de la puissance des islamistes radicaux. Cet acte s'est achevé dimanche, quand étaient trouvés les corps de 25 otages. En même temps, le ministre algérien de la Communication Mohamed Saïd avait déclaré que le nombre de victimes risquait d'être « revu à l'hausse ». Au cours de l'assaut du complexe et de la petite ville autour de lui, les agents des unités spéciales ont libéré 685 ouvriers locaux et 107 étrangers. Selon les données préalables, 23 otages ont péri au cours de l'opération. Les militaires ont réussi à supprimer 32 terroristes et à s’emparer d’une grosse partie des armes. Cependant, jusqu'à présent, on ne connait pas le nombre réel des extrémistes ayant participé à l'attaque. On sait qu'ils ont pénétré sur le territoire de l'Algérie non du Mali, mais via la Libye. Selon les témoins oculaires, parmi les attaquants, il y avait pour l'essentiel des Arabes, Justement, les Arabes composent l'ossature de l’AKMI qui occupe le nord du Mali et lutte depuis le 10 janvier avec le contingent français. Les terroristes, en échange de la libération des otages, demandaient la cessation de n'importe quelles hostilités au Mali et le retrait de toutes les troupes étrangères du pays. Cette opération est le témoignage de l’excellente formation tactique des effectifs de l’AKMI. Mais comment ont- ils réussi à pénétrer en Algérie via la Libye n'ayant pas de frontière commune avec le Mali ? Pour passer en Algérie, les terroristes ont dû traverser une distance pas du tout courte – plus de deux mille kilomètres, il a fallu traverser le Niger. Donc, apparemment, cela signifie que l'AKMI, en faisant une telle expédition de longue durée, avait le soutien des radicaux agissant en clandestinité au Niger comme en Libye. D'autre part, il y a évidemment des forces qui peuvent maintenant obliger les pouvoirs de l'Algérie à participer physiquement aux opérations de la France et de la CEDEAO dans le nord du Mali. Jusqu'au dernier moment, l'Algérie refusait catégoriquement d'envoyer là-bas ses troupes. On peut supposer alors que l'attaque terroriste perpétrée avait peu de chances d’être fructueuse, donc, elle avait pour but d’activer les groupements islamistes radicaux, salafistes et autres. Que l’on veuille le reconnaître ou non, ils existent, aussi en clandestinité, pratiquement dans tous les pays du Maghreb – depuis la Mauritanie et le Maroc jusqu'à la Libye, ainsi qu'en Egypte. Une seule chose est claire, l'attentat à In Amenas profite à la France qui veut que ses alliés, y compris au sein de l'OTAN, participent plus activement à ses opérations sur le territoire du Mali. Malheureusement, le succès ne peut pas toujours être planifié d'avance.

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