Le surplace malien préoccupe l’Afrique

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Le 17 janvier 2012 est le point de départ des événements qui ont déferlé sur le Mali et transformé cet Etat stable ayant mis le cap sur la démocratie en un pays des plus problématiques en Afrique de l’Ouest.

Le 17 janvier 2012 est le point de départ des événements qui ont déferlé sur le Mali et transformé cet Etat stable ayant mis le cap sur la démocratie en un pays des plus problématiques en Afrique de l’Ouest. Un groupe de Touaregs avec les armes libyennes ayant quitté la Libye après l’écroulement du régime Kadhafi ont essayé il y a six mois de s’emparer de trois villes dans le Nord du Mali : Ménaka, Aguelhok et Tessalit. L’armée malienne stationnée dans la région a réussi à repousser les attaques des Touaregs et à défendre les villes. Le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), né fin 2011 s’en rend responsable. Or, ce n’est que le début des événements tragiques dans le Nord et le Sud du Mali séparés par le fleuve Niger, écrit Alexei Grigoriev. Le Nord malien ayant la superficie à peu près égale à celle de la France et de la Belgique réunies : 550 mille kilomètres carrés soit plus de la moitié du territoire du Mali devient un théâtre d’opérations militaires, une sorte d’« Africanistan ». On assiste tout de suite au regain d’activité du grand groupe terroriste AQMI. L’aile militaire du MNLA Ansar Dine (Défenseurs de l'islam) se distance du mouvement. Le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) et les mouvements arabes : le Front national pour la libération Azawad et le Mouvement pour la libération du Nord du Mali apparaissent un peu plus tard en Africanistan. Selon le président du Niger Mahamadou Issoufou, des jihadistes « afghans et pakistanais » qui officiaient comme « formateurs » dans des camps d'entraînement, ainsi que les commandos de la secte islamiste Boho Haram du Nigeria déploient leurs activités dans le Nord du Mali. « Je crois que toutes ces organisations coopèrent entre elles, que ce soit les shebab en Somalie, Boko Haram au Nigeria, Aqmi en Algérie et au Sahel en général, jusqu'en Afghanistan », a affirme le president Issoufou.

Un groupe de putschistes avec à leur tête le capitaine Amadou Sango ont commis le 22 mars le coup d’Etat à Bamako. D’après certaines données, le capitaine rebelle a reçu à cinq reprises sa formation militaire aux Etats-Unis. La junte a renversé le président élu par voie démocratique Amadou Toumani Touré l’ayant accusé d’inaptitude à contenir le Nord du Mali, annulé la Constitution, dissout le gouvernement et le parlement. Ce n’est qu’après le coup d’Etat que la communauté africaine a enfin pris conscience de la menace réelle pour l’Afrique de l’Ouest. Le sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à Abidjan a exigé que les putshistes rétablissent l’ordre constitutionnel ayant menacé d’introduire les sanctions et d’envoyer les forces de paix au Mali. Le capitaine Sango a accepté une période transitoire de 12 mois et transféré formellement le pouvoir au président provisoire Dioncounda Traoré et au Premier ministre Cheick Modibo Diarra. Les putshistes ne sont pas rentrés, en violation des ententes avec la CEDEAO, dans les casernes et le capitaine se dresse toujours derrière la nouvelle administration en contrôlant tacitement la situation politique à Bamako. Cependant, le Nord du Mali est en proie au chaos et à la discorde entre les groupes prétendant au leadership. Le MNLA a proclamé l’Etat indépendant des Toauregs Azawad. Les radicaux islamistes de l’AQMI et d’Ansar Dine exigent l’introduction des lois de la charia sur l’ensemble du territoire du Mali et se préparent, semble-t-il, à traverser le Niger pour engager une campagne militaire vers le Sud. De tels projets rendent la communauté africaine perplexe. Or, pour le moment ce ne sont que des appels et des menaces. Fait révélateur : les nouvelles autorités françaises se limitent également aux appels au bon sans et à la retenue. Le président Hollande a fait part d’intention ferme de réviser la politique africaine et de renoncer, en particulier, à l’ingérence armée. Dans ce contexte la communauté africaine et la France lient leurs espoirs au CS de l’ONU, à l’UA, à la CEDEAO. La France a élaboré pour le CS le projet de résolution sur le Mali en insistant sur l’impossibilité des activités des forces de paix au Mali sans le mandat de l’ONU. Le Conseil de sécurité des Nations Unies et le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine ont exprimé ensemble mercredi leur inquiétude face à la menace djihadiste dans le Nord du Mali. Le CS se montrait réticent à donner son aval à une éventuelle force internationale pour libérer le Nord-Mali ne se souciant plus de l’accomplissement de cette mission par les Africains. Le premier ministre Cheikh Modibo Diarra a recherché en vain pendant sa visite à Alger le soutien du président Bouteflika dans l’établissement de l’ordre au Mali. Ensuite le premier ministre s’est rendu à Paris où il s’est entretenu avec le chef de la diplomatie française Laurent Fabius. Bref, la crise au Mali et le danger de dissémination du radicalisme islamique au Sahel et, probablement, loin au-delà de ses frontières préoccupera sérieusement la communauté africaine. C’est ce qu’a souligné récemment dans une interview accordée à la chaîne de télévision France-24 le président de l’UA Jean Ping.

Selon l’AFP, les islamistes qui occupent Tombouctou (Nord-Ouest du Mali) ont tiré à l'arme lourde sur deux avions qui survolaient la ville, sans les atteindre. « Oui, nous avons tiré, et s'il plaît à Dieu, nous allons bientôt abattre des avions ennemis qui survolent Tombouctou. La France, l'ONU, peuvent envoyer tous les moyens du monde. Grâce à Dieu, nous allons vaincre l'ennemi », a declaré Oumar Ould Hammaha, un des chefs militaires du l’Ansar Dine (Défenseurs de l'islam en arabe)

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