Mais les mesures concrètes de la modernisation de la flotte russe sont entreprises dès aujourd'hui. Le 1 février 2012 a commencé la mise en chantier de la corvette «Gremiachtchiy» par les chantiers navals du Nord à Saint-Pétersbourg. La flotte militaire de Russie prévoit intégrer 100 nouveaux navires en 10 ans, dont 35 corvettes et 14 frégates. Les experts considèrent qu’à l’heure actuelle, le nombre de navires de surface est insuffisant en Russie. La flotte du Nord possède un seul croiseur, «Pierre Le Grand», et les autres navires restent dans les ports et ont besoin d’une réparation. La flotte possède par ailleurs deux grands navires anti-sous-marins et une dizaine de bateaux de patrouille. C’est pourquoi, pour former un convoi de navires pour une mission en océan Atlantique ou dans la Méditerranée, il faut rassembler des bateaux des flottes différentes.
«Des groupes interspécifiques, que les Britanniques, Américains ou les Français, ont l’habitude de former, comprennent en règle générale, 10 à 15 navires. Ce n’est qu’à ce moment là que le groupement représente une force », explique Viktor Litovkine, le rédacteur en chef de la Révue militaire indépendante (Nezavisimoe voennoe obozrenie). «Chez nous, ces convois sont formés de deux navires militaires, auxquels d’ajoute un bateau de chaque groupe. Les choses ne peuvent pas continuer ainsi, surtout si nous voulons protéger nos intérêts de manière sûre dans les océans. Nous devons construire ces navires. D'autant plus que les navires de surface ne sont pas là uniquement pour montrer le drapeau d’un pays et avoir la fonction de soutenir les opérations qui sont organisées sur la côte. Ces navires servent aussi de couverture lors du déploiement des sous-marins nucléaires stratégiques. Mais lorsqu’on a à sa disposition un ou deux bateaux, la zone de déploiement des sous-marins nucléaires se rétrécit considérablement».
La marine de guerre russe a besoin de navires différents – des croiseurs stratégiques à propulsion nucléaire, des sous-marins nucléaires polyvalents, ou des sous-marins non-nucléaires. Elle a également besoin des croiseurs de surface atomiques qui peuvent aller dans les eaux profondes de l’océan, des porte-avions, des frégates, et des corvettes.
«Cet équipement est nécessaire pour protéger nos intérêts économiques sur la côte, et faire face aux pirates. Et pour montrer notre drapeau dans les océans», considère Viktor Litovkine. «La Russie est une grande puissance maritime et elle ne peut pas être confinée à la côte».
Le demande en corvettes de type «Gremiachtchiy» de la marine russe représente environ 20 unités. Mais ce n'est pas un problème pour les entreprises russes.
«N’importe quel chantier naval peut construire des navires de guerre », estime Konstantine Sivkov, le vice-président de l’Académie des problèmes géopolitiques. «Le problème réside principalement dans la conception et la construction, ainsi que dans la commande auprès des chantiers navals qui construisent des navires pour le ministère de la Défense».
En tout, 4,7 trillions de roubles (150 milliards de dollars) seront consacrés à la modernisation de la marine russe dans les années 2011-2020. Et la flotte militaire de Russie pourra alors répondre à toutes les menaces et les défis qui lui seront lancés, estiment les experts.
