Echo du procès de Nuremberg la veille de son anniversaire

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A la veille du 66e anniversaire de l’ouverture du procès de Nuremberg, l’Assemblée Générale de l’ONU a voté une résolution antinazie.

La résolution de l'ONU, proposée par la Russie, précise que toutes tentatives de revoir les décisions du Tribunal militaire international de Nuremberg et de blanchir les anciens nazis doivent être qualifiées d’actions violant les principes de l’ONU.

Le procès de Nuremberg, qui a commencé le 20 novembre 1945, a été surnommé «Tribunal des peuples» et «Tribunal de l’histoire». Les ex-dirigeants de l’Allemagne hitlérienne, accusés de crimes contre toute l’humanité, ont comparu alors devant le Tribunal international.

Au moment de l’ouverture du procès trois des quatre piliers de l’Allemagne nazie n’étaient plus en vie. Hitler, Himmler et Goebbels s’étaient suicidés. En revanche, le numéro deux du régime nazi Hermann Göring était présent à toutes les audiences. En tout, 24 responsables du Troisième Reich se sont trouvés sur le banc des accusés.

Pour la première fois dans la pratique mondiale il fallait élaborer des normes juridiques pour qualifier les crimes, perpétrés contre la civilisation, se rappelle l’un des rares participants encore en vie au procès de Nuremberg, le diplomate et journaliste soviétique Enver Mamédov.

«Les condamnés avaient bénéficié de toutes les mesures de la défense. Ils avaient eu les meilleurs avocats de l’Allemagne nazie», explique-t-il. «C’étaient des personnes âgées aux cheveux blancs en robes violettes. Mais lors des audiences du tribunal, des milliers de documents ont été présentés, notamment des documents allemands, qui attestent des horreurs indicibles, ce qui a entraîné un châtiment juste pour les condamnés».

Les criminels nazis considéraient les règles de la guerre comme «des inventions sentimentales des sots». Durant de longues années ils pratiquaient des arrestations illégales, des tortures et des exécutions, l’extermination régulière des peuples entiers, le travail forcé, la mort en chaîne dans 14.000 camps de concentration, où des millions de personnes étaient brûlées dans des fours de crématoires, asphyxiées dans des chambres à gaz.

En 11 mois 240 témoins de l’accusation et de la défense ont été interrogés, environ 300.000 dépositions écrites et de nombreuses preuves matérielles – étudiées. La SS, le SD, la Gestapo ont été reconnus comme organisations criminelles. Les leaders du Parti national-socialiste ont été proclamés organisateurs des crimes contre la paix et l’humanité, raconte l’historien Alexandre Dioukov.

«Le tribunal de Nuremberg  a condamné la pratique du nazisme, qui partait de l’existence des races soi-disant inférieures, à l’égard desquelles tout était permis. Le tribunal a condamné le génocide des peuples, commis par les troupes SS et les services spéciaux dans les territoires occupés d’Europe et de l’URSS», précise-t-il.

Mais tous les bourreaux nazis n’ont pas été punis. De nombreux collaborationnistes ont échappé à la condamnation. Cette erreur a eu des échos à notre époque, considère Dioukov.

«Dans certains pays, qui ont adhéré récemment à l’Union Européenne, on constate la tendance à glorifier les acolytes des nazis. Faut-il s’étonner que lorsque des collaborationnistes nazis sont présentés comme des combattants pour la liberté, toute l’information sur les crimes des collaborationnistes nazis et les nazis eux-mêmes, commence à être mise en doute. Et nous voyons que c’est précisément dans cet esprit qu’est appliquée la politique, y compris au niveau étatique, notamment en Estonie, en Lettonie et en Lituanie. Et bien entendu, que dans ces pays on préfère ne pas se souvenir du tribunal de Nuremberg. Pour la vieille Europe, comme pour la Russie, la mémoire du procès de Nuremberg, où l’idéologie misanthropique vraiment effroyable a été condamnée, est toujours très importante» explique-t-il. 

Lors du vote du projet russe de résolution contre le nazisme dans un comité spécial de l’Assemblée Générale de l’ONU cette année, 120 Etats se sont prononcés pour, et 22, dont trois pays Baltes, s’y sont opposés.

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