"La Russie s'apprête à adhérer à l'OMC. C'est un objectif très important que nous devons atteindre pour nous inscrire dans le système général des coordonnées du commerce mondial", a-t-il dit dans son intervention prononcée ce mercredi à la conférence consacrée au rôle de la Russie dans les affaires économiques internationales.
"L'Inde et la Chine sont déjà membres de l'OMC et nous espérons que nous le serons d'ici deux ans", a-t-il souligné.
"Les contacts que le ministre du Développement économique et du Commerce et moi-même avons eus avec d'autres pays, notamment avec la délégation des Etats-Unis, permettent d'estimer que nous avançons dans cette direction", a ajouté le ministre des Finances. (Le ministre Gref et, avant lui, le principal ancien négociateur russe, Arkadi Dvorkovitch, avaient déclaré jadis que la Russie pourrait accéder à l'OMC avant la fin de l'année en cours).
Le PIB russe par tête d'habitant, compte tenu de la parité du pouvoir d'achat, a atteint neuf mille dollars environ, résultat une fois et demie plus important qu'en Chine et trois fois plus important qu'en Inde, a déclaré le ministre dans son intervention à la conférence organisée par la société Brunswick.
"En ce qui concerne les indices qualitatifs, nous avons légèrement dépassé ces deux pays, mais notre résultat reste trois fois inférieur à celui des principaux pays du G8", a fait observer le ministre.
La Russie continuera à augmenter son poids dans l'économie mondiale et elle a tout ce qu'il faut pour y parvenir", a-t-il ajouté.
"La Russie a la possibilité de dépasser d'ici à 2025 - 2030 certains pays du G8 pour le PIB par tête d'habitant", a affirmé Alexéi Koudrine.
Le ministre estime que l'inflation au niveau de 11,7% de l'année dernière est un bon résultat du travail du gouvernement.
"L'inflation aurait pu être plus importante. Je considère que 11,7% sont une réussite du gouvernement", a-t-il déclaré.
"Cela veut dire que les régulateurs que nous avons mis en place ont fonctionné sans à-coups", a-t-il ajouté.
La réduction de l'inflation demeure l'une des priorités du gouvernement qui a de bonnes chances d'obtenir de bons résultats sur ce terrain dans les années à venir, a estimé le ministre.
Alexéi Koudrine a confirmé qu'il juge possible de maintenir en 2005 également l'inflation au niveau programmé (8,5%) en dépit de la hausse de 2,5% des prix en janvier dernier.
En Russie, en 2004, le montant des investissements réalisés dans les immobilisations a dépassé 90 milliards de dollars, dont 6,6 milliards d'investissements étrangers directs, contre 7,5 milliards en 2003.
"C'est un niveau suffisant pour maintenir le rythme de croissance économique. Mais nous devons réunir toutes les conditions pour que les investissements augmentent plus rapidement, notamment les investissements étrangers directs", a déclaré le ministre.
En 2004, la Russie occupait le 11e rang sur la liste des pays intéressant les investisseurs, ayant quitté la 8e position qu'elle s'était attribuée en 2003. Le ministre explique ce recul par le danger du terrorisme, le ralentissement des réformes économiques et l'"affaire Ioukos".
"Tous les outils susceptibles de rendre la Russie plus attrayante pour les investisseurs sont entre les mains du gouvernement. Il peut améliorer sensiblement la politique économique et aider par là le pays à devenir l'un des plus intéressants pour les investisseurs", estime le ministre des Finances.
